UFR : "Il faut respecter les dirigeants"

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane

Il n'y a pas de réussite sans discipline et sans respect mutuel au sein d'une organisation. A l’UFR, comme nulle part ailleurs, il se trouve que le respect et la discipline ne sont pas des vertus les mieux partagées. Le respect, c'est la considération des autres, de soi, des règles, des lois, etc. Lorsqu’on parle de discipline, il ne s’agit pas de soumission, moins encore d’obligation au mutisme total des membres d’un mouvement politique. La discipline dont s’agit est semblable à la discipline militaire dont une définition puisée sur un site internet canadien rappelle que : « dans son sens le plus important dans l'usage militaire, le mot sous-entend l'application d'un contrôle en vue de mobiliser l'énergie et la motivation dans la poursuite d'un objectif collectif. Fondamentalement, la discipline, dans son application militaire (…) cherche activement à canaliser les efforts individuels dans une démarche collective».

Parlant de respect et de la discipline en ce qui concerne le propos qui va suivre sur l’UFR, il s’agit de la simple obligation qui pèse sur chaque membre d’un corps constitué de vieller à ce que le règlement intérieur de l’institution, dont la hiérarchie, soit respecté. Malheureusement, nous constatons chaque jour que des soi-disant cadres politiques de l’UFR sont des personnes les plus indisciplinées et les plus irrespectueuses qui empêchent le mouvement d’avancer. On ne comprend pas pourquoi aucune sanction (voire exclusion) n’est décidée contre ces gens qui "ternissent l’image de l’UFR" (dixit Acheikh Ibni Oumar) en se croyant plus intelligents ou meilleurs que les autres. On vous laisse apprécier vous-même que ces gens ne respectent ni leur propre personne ni la hiérarchie des mouvements armés et politiques auxquels ils disent appartenir. Si l’UFR n’avance pas c’est la faute de ces gens. D’ailleurs, avec un tel comportement, même si demain l’UFR prend le pouvoir, ils seront les premiers à apporter le désordre au Tchad. Lisez ces quelques extraits, non exhaustifs de ce qui s’est écrit sur Timane, Nouri, Adouma et les autres par leurs propres camarades de luttes. Il ne s’agit pas des écrits des militants comme Abdallah Chidi, Mahamat Abakar, Khirachi, Souguy ou encore quelques autres anonymes. Il s’agit de la réaction des membres des mouvements armés composant l’UFR. Vous comprendrez.

 

Michelot Yogogombaye, membre de l'UFDD (UFR)

La curiosité vient particulièrement du comportement de Michelot Yogogombaye, intellectuel, Professeur en Science politique dit-on, membre de l’UFDD (UFR) qui s’adresse au tout nouveau président de l’UFR en ces termes : « Monsieur le Président de l’UFR et Cher Frère, Au moment où vous accédez à la plus fonction suprême de l’Union des Forces de la Résistance (l’UFR) de notre pays, il me plait de vous adresser, au nom de l’UFDD que je représente ; au nom de mes collègues membres du Bureau de la Représentation UFDD France & Union Européenne, et en mon nom personnel, nos très chaleureuses félicitations pour votre brillante élection à la Présidence de l’UFR. La détermination, l’engagement, le courage et les prises de position constantes et consensuelles dont vous faites preuve ont convaincu vos compagnons de lutte à porter leur choix sur votre personne pour présider aux destinées de l’UFR. Vos pairs se sont prononcés. »

Mais ne vous y trompez pas. Cette sortie était circonstanciée et sera vite remise en question par celui-là même qui l'a annoncée. Ce même Michelot, du haut de ses fonctions de Représentant de l’UFDD en Europe se découvre une aversion pour Timane Erdimi. Dans une interview accordée au blog Ambenatna, Michelot Yogogombaye laisse éclater une colère injustifiée : « 
Personnellement, je crois que les services secrets soudanais se sont laissés pris au piège de Timan. Ce Monsieur a les moyens financiers qu’il détournait et il semble avoir l’art de jouer sur la corde sensible du cynisme politique. Ce n’est pas Timan qui fera unanimité autour de lui. Le général Nourri reste et peut encore sauver la résistance ».

Face à cette sortie indisciplinée et irrespectueuse, les Tchadiens s’attendaient à un rappel à l’ordre de la part de l’UFDD ou simplement à une incitation à faire montre de plus de respect de la hiérarchie de l’UFR. Mais rien. Et Michelot Yogogomabye d’en profiter pour manifester plus le manque du respect de la hiérarchie nécessaire pourtant à toute œuvre collective. Dans un récent communiqué de son Bureau Europe (qui semble être dirigé de façon autonome, sans consultation de la hiérarchie de l’UFDD), Monsieur Yogogombaye dit s’insurger contre les procédés de nature dictatoriale qui auraient cours au sein de l’UFR. Il s’exclame ainsi : « 
Le Bureau de la Représentation UFDD près la France & Union Européenne récuse et récusera toujours tout acte politique, administratif et ou juridique qui sortirait du cadre du mandat de départ que nous détenons tous du constituant de l’UFR. Il en est ainsi, notamment des actes de nomination des représentations extérieures de l’UFR qui doivent obtenir préalablement l’aval de tous les différents mouvements signataires du manifeste de l’UFR. Nous luttons pour renverser une dictature. Il serait contraire et paradoxal  que nous la pratiquions ».

 

Abdelaziz Koulamallah membre de l'UFDD-F (UFR)

Mais Michelot n’est pas le seul. Sur ce registre, Abdelaziz Koulamallah, membre de l’UFDD-F (UFR) s’est particulièrement illustré par ses curieuses sorties médiatiques contre ses propres camarades. Connu pour son instabilité et ses multiples ralliements-défection-ralliements-défection, le dirigeant de l’ACT s’est montré particulièrement indiscipliné. Il disait sur son blog, sans raison apparente, que : « Aucun des leaders de la résistance, ne mérite le soutien populaire. Le parrain de la rébellion doit les mettre tous en quarantaine à Khartoum et encourager l'émergence  d'autres dirigeants. C'est le prix de la réussite ». De telles déclarations pullulent sur le blog du général autoproclamé qui a annoncé son ralliement définitif à son « ennemi » Déby et qui promet de retourner son arme contre ses anciens camarades. Pour quelles raisons ? Nous n’en savons rien sinon à suspecter une incapacité à respecter la « hiérarchie sans pouvoir ». Car, il n’est pas certain que ce général puisse s’adresser en ces termes s’il était membre du MPS.

 

Membres de l’UFDD

Si Abdelaziz Koulamallah peut se permettre des inconduites au motif qu’il est dirigeant d’un mouvement politico-armé allié à un autre, il est en revanche assez décevant de constater qu’au sein d’un même mouvement armé, les différends ne soient pas exposés et réglés en interne. C’est le cas de certains membres de l’UFDD qui signifient à leur dirigeant qu’il a n’a aucun pouvoir sur eux : « Nous, membre de l'UFDD, venons par le présent communiqué contester le leadership du président de notre mouvement le général Mahamat Nouri et sa façon cavalière de diriger ledit mouvement ». La suite tout le monde la connaît : défection et création de l’UFDD-R pour rallier le régime de N’Djamena.

 

Dr F. Ngoussou, membre du RFC (UFR)

Mais, même ceux qui de par leur formation universitaire de haut niveau se doivent de donner l’exemple du respect de la hiérarchie, se laissent souvent entraîner dans ce jeu propre aux gens sans éducation. C’est le cas du Dr Felix Ngoussou qui, une fois (mais c’est quand même une fois sans mise en demeure préalable) s’est jeter sur son supérieur hiérarchique Abderamane Koumallah en l’accusant en ces termes : « Vous ne pouvez pas vous inscrire dans une logique offensive en apportant des démentis en permanence et ce avec des signatures amalgamant l'homme d'affaire et l'homme politique. Peut-être que vous aviez choisi cette manière de signer a des fins d'authenticité mais hélas, parfois les conséquences trahissent les bonnes intentions! Les communiqués et messages émanant de l'UFR doivent plutôt être authentifiés tant par la forme, le fond, le sceau, le support pour éviter toute confusion avec votre adresse personnelle au point de proclamer en paraphrasant une formule monarchique "L'UFR c'est moi!" ».

 

Dr Khidir, membre de l’UFCD (UFR)

Un autre Docteur, et non des moindres, s’est lui aussi précipité pour manifester cette incapacité, visiblement congénitale chez les Tchadiens, à respecter une discipline au sein d’une organisation structurée. C’est le cas d’un certain Dr Khidir qui accuse son Président Adouma Hassaballah en balançant un communiqué sur internet. Il écrit ceci :  « Il ne fait aucun doute que notre lutte armée pour le changement au Tchad traverse un stade critique et que la situation interne de notre Mouvement- l'Union des forces pour le changement et la démocratie – souffre d'une grave crise au niveau de sa haute direction, due au style autoritaire du président de l'organisation - le colonel Adouma Hassabalah Djad alrab et l'arbitraire dans la prise de décisions,ainsi que le manque de transparence dans la gestion des autre affaires de Mouvement ».

Par la suite, on ne s’étonne pas que depuis Londres, des membres de l’UFCD essaient de traîner dans la boue leur dirigeant. Il en est ainsi de ce communiqué d’un certain Comandant Mahamat issak Hamad, membre de l’UFCD (UFR) qui somme «  le colonel Adouma Hassaballa chef  de l'UFCD et  Khartoum de libérer immédiatement et sans condition son chef  le colonel Hamid Allazim (Tourabi). Nous pensons que le Soudan n’est pas une propriété de Adouma Hassaballah pour faire arrêter toute personne le critiquant ».

 

Albissaty Saleh Allazam, membre du CAR (UFR)

Encore que dans tout ce qui précède, le ton envers les responsables de l’UFR reste mesuré comparativement aux déclarations désormais historiques mais méchantes, quoique justifiées par des faits véridiques, du Dr Albissaty Saleh Allazam qui décrit ses camardes de combat sans les citer : « Il n'y a pas assez des révolutionnaires au vrai sens du mot. Il y a parmi nous des voleurs des deniers publics, des anciens fanfarons du régime en disgrâce avec ce dernier, des coupeurs de routes, des marabouts ratés, une brochette assez grasse de crétins. En fait, ils sont là au sein de l'opposition armée pour rappeler le maître du palais rose qu'ils sont nécessaires pour quelques choses et qu'il s'était trompé de les écarter de sa cour ». 

 

Acheikh Ibni Oumar

Faut-il encore s’étonner que son Excellence Monsieur Acheikh Ibni Oumar ait eu le courage de dénoncer le fait que nous ayons  : « dans nos rangs des individus à la moralité douteuse qui ternissent l’image de l’opposition en général » ? Certainement pas.

Mais bon sang ! Un peu de discipline s'il vous plaît.


Mahamat Hassan Hassan

Militant de l'UFR
Montréal
Québec 

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