Lettre à Mr. Le ministre de l’Éducation Nationale VIII.

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane

Permettez moi de relater l'une de grandes différences qui se trouve dans l'éducation en Occident (Allemagne, France, Suisse, Angleterre, Canada, USA ...) et celui de l'Afrique central et particulièrement du Tchad. En Occident, on considère les élèves et étudiants comme des êtres majeurs, responsables, capables de prendre les critiques et de faire des efforts. En Afrique et surtout au Tchad, l'élève ou étudiant est un " gros bébé " qu'il faut protéger et cajoler.

Au lieu d'aider les élèves a' apprendre, a' faire des efforts et a' sauter plus haut, on baisse la barre. Au lieu de demander aux plus faibles de se donner le meilleur d'eux même pour rejoindre les plus forts, on demande aux plus forts de ralentir les pas. Bref, on s'aligne toujours sur les médiocres. Ce sont eux qui donnent les pas et qui décident du rythme a' suivre.

Mr. Le ministre, quelque chose ne tourne pas rond dans le système d’éducation au Tchad. Malheureusement, nous constatons que ce n’est pas seulement a’ l’école ou’ ca cloche. C’est presque partout. Notre grand problème se résume en 2 mots : « Manque d’effort ». On compte bcp sur les autres : parents, cousins, amis, oncles … Notre grand problème c’est comme si nous n’étions plus capables de nous forcer pour atteindre un BUT. Tout doit être facile et relax. Tout doit nous tomber tout cuit dans la Bouche.

Éduquer un élève ou un étudiant, c’est l’extirper de sa zone de confort pour l’amener ailleurs. Or, en Afrique central et au Tchad, c’est le contraire : L’élève n’a pas a’ bouger, c’est l’éducateur qui doit aller vers lui. La’ bas en Afrique central, il semble que l’éducation n’est pas un tremplin qui nous permet de sauter plus haut mais plutôt c’est un miroir qui nous renvoie un reflet de nous même. Mettons nous une chose dans nos grosses têtes : Réussir n’est pas du tout facile. Le PR Barack Obama (prix Nobel de la paix) s’est adressé une fois aux jeunes étudiants états-uniens en ce terme : « Réussir, c’est difficile. Vous pouvez avoir les enseignants les plus dévoués, les parents qui vous soutiendront les mieux et les meilleures écoles au monde, rien de cela’ ne fera une différence si vous ne prenez pas vos responsabilités.» Désolé si je n’ai pas pu traduire les conseils du Barack Obama très bien. Vous savez, je travaille présentement dans une compagnie qui fait des traitements de texte. Par jours, je traduis au moins 50 pages de l’Anglais en Français ou de Français en Anglais. Toujours est-il que la traduction diffère d’une personne a’ l’autre.

Revenons a’ nos chameaux. Rire, je blague. Au Tchad bcp des gens pensent que réussir c’est une entreprise facile a’ la portée du premier venu. Non, Non et Non. Je connais des amis qui ont étudié toutes leurs études secondaires dans des écoles privées ( Thilam Thilam, Jean Paul Sartre, Sacré-Cœur …) en payant 75000 fcfa par année. Nous autres, nous avons opté pour étudier dans des écoles publiques en payant 2500fcfa ( 30 fois moins cher ). Au bout de la ligne Barack Obama a raison. Ceux qui ont réussi sont ceux qui ont pris leurs responsabilités en 2 mains. On choisit l’école publique ou privée si on ne prend pas nos responsabilités et si on ne se donne pas, Bonjour l’Échec.

Le Prix Nobel de la Paix, son excellence Barack Obama a aussi ajouté : « La vie n’est pas un pique-nique. Vous voulez vous rendre au sommet? Pédalez ! Faites un effort ». Il a raison. Il n’est pas devenu le PR des États-Unis sans faire des efforts ( en vendant des friandises ). Malgré son teint noir il n’a pas hésité de faire des efforts pour réaliser son plus grand rêve : Être au sommet du pays le plus puissant de la planète. Alors, chers compatriotes, on a trop dormi. Réveillons nous de notre profond sommeil et désormais faisons des efforts.

Une petite parenthèse : Au Tchad, malheureusement, des qu’il y’a une petite cote sur le parcours académique des étudiants, on sort nos « Caterpillar » et on l’aplanit. Tout doit être lisse. On doit pouvoir se rendre au bout sans faire le moindre effort! En 1997, tout le monde se rappelle, il y’a eu 2 sessions de BAC. Pourquoi ? C’est simplement parce qu’il y’a eu 50% des ratés? Pour aider a’ faire passer ces derniers, ils ont donné une 2ieme chances aux milliers de ces ratés. Dans les normes des choses, les diplômes ne se donnent pas. Les diplômes se méritent. En Amérique du Nord, bcp des gens disent : « le diplôme c’est un simple papier. Il faut la compétence et l’expérience ». D’une certaine façon ils ont raison. A quoi ca sert d’avoir un BAC sans pouvoir rédiger une petite lettre?

Avant que j’oublie, j’aimerais évoquer un grand objectif très essentiel. Cet objectif est de régler le sous-financement des universités tchadiennes. En effet on n’a pas des matériels nécessaires dans le réseau universitaire du pays de toumaii. Pas d’électricité 24/24. En tant que pays pétrolier, l’État doit investir la’ dedans et c’est la société toute entière bénéficie un jour de travail de nos étudiants.

Pour terminer, nous sommes tous conscients que le fardeau de la dette publique a atteint un stade inédit par contre investir dans l’éducation c’est toujours une bonne idée. Il importe donc pour le gouvernement de chercher a’ aller plus loin lorsque l’on parle de l’éducation. Désormais, l’État devrait être en mesure de jeter les bases d’un système d’éducation avec une vision de ce que devra être notre nation dans 50 ans voire 100 ans. Investir dans l’éducation est le meilleur moyen d’améliorer notre qualité de vie et notre démocratie. Tous ceux qui se croient plus importants et mieux tchadiens que certains tchadiens sont a’ mon avis moins éduqués. Sur ce, je vous quitte en vous rappelant ces propos venant de 2 grands intellectuels du 18ieme Siècle qui répondent aux noms de Leopold Sedar Senghor et Thomas Jefferson : « L’indépendance culturelle est le préalable nécessaire aux autres indépendances : politique, économique et sociale. » et « Il est dans l’intérêt de notre pays, et dans le devoir de ses dirigeants, de s’assurer que chaque citoyen reçoive une éducation propres aux conditions et a’ la poursuite de sa vie ». Merci pour votre lecture et bonne journée.

 

 

 

 

NB: J'ai pris les 2 derniers paragraphes de la lettre VII. Car il s'est avéré que ma lettre VII était trop longue (3 pages). Et s'agissant la lettre VIII, mes idées sont terminées sur une page et demi. J'ai voulu donc équilibrer mes 10 lettres et envoyer toutes les 10 au ministre de l'Éducation Nationale. J'espère que certaines de mes idées peuvent servir a' quelque chose.Mahadjir.Fils
Amérique du Nord.
www.enfantdutchad.com
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article