Oh les jeunes tchadiens, Soyons fidèles à nos aïeux !

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane

Jeunes, moins jeunes, filles et garçons, femmes et hommes, Musulmans et Chrétiens, Nord et Sud, le Tchad c’est le Tchad. C’est le seul espace terrestre où, en tant que tchadien, nous pouvons vivre libre et dignement même si nos poches sont vides !



Dans les affaires de portée publique nationale,
comme celles qui touchent à l’intégrité territoriale, à l’indépendance, à la souveraineté nationale et internationale de notre pays ; aux caractères laïc et républicain de notre Etat ; à la prodigalité et aux détournements des deniers publics par certaines inconsciences d’entre nous; mais aussi à l’unité du pays, à la paix et à la cohésion sociales ; tout comme à l’égale dignité humaine, au respect des personnes et de leurs biens, à l’orientation de notre éducation nationale comme créatrice des valeurs, dans toutes ces affaires là, «  la franchise absolue » doit être la règle et notre préoccupation majeur. C’est cette franchise là qui importe avant tout si nous voulons arriver un jour à la concorde nationale et au Mieux vivre-ensemble en tant que membres d’une nation.

N’ayons pas peur
 ! Pour et dans toutes ces affaires d’importance nationale, ne dites pas « Oui » à la place de « Non », ou « Non » à la place de « Oui », tout simplement parce que c’est un parent. Si je suis ngambaï et que Yogogombaye le ngambaï fait de conneries, il faut que je le lui dise : « Eh, tu as fait de conneries ». Mais dire le contraire à Yogogombaye tout simplement parce qu’il est ngambaï comme moi serait faire du mal au pays. Réprimandons quand il le faut et si c’est nécessaire pour l’intérêt supérieur de la nation. N’hésitons pas à féliciter, à applaudir et à récompensé d’un juste prix si c’est justifié au regard du bien commun de la nation. Refusons toutes règles de courtoisie, en pareils cas, notamment face à la « langue de bois » ! N’appliquons pas, non plus, les règles élémentaires de la politesse aveugle et le droit d’ainesse archaïque, si l’unité nationale est en jeu. Mettons tout de suite des points sur les « i » et à chaque fois au bon endroit si nous pensons que l’intérêt du pays est menacé. Nacceptons tout simplement pas qu’on triche encore et encore avec notre avenir et avec celui de nos enfants.

Plus g
énéralement, nous tous, tchadiennes et tchadiens, nous devons chasser de nous et en nous « tout sentiment de peur ». Un homme parsemé de peur ne saurait agir raisonnablement et efficacement. Si mourir est pour nous le prix à payer pour empêcher que demain des mauvais éléments ne viennent décider de notre destin, alors nous devons accepter de mourir pour le pays. Nous devons nous tenir prêts à verser ce prix là, jusqu’à y compris dans la gibecière de la France qui doit comprendre que le Sisyphe tchadien finira un jour par hisser sa pierre au sommet de la Tour Eifel. N’ayons pas peur ! N’ayonsdonc pas peur !

Si
hier nos grands pères mouraient en Alsace-la-Lorraine pour rendre aujourd’hui sa liberté au peuple français, quel sens y a-t-il, pour nous tchadiens de mourir aujourd’hui pour le Tchad ? Quel sens y a-t-il pour nous de parler aujourd’hui de la mort ? Mourir pour le Tchad et pour la libération de notre peuple n’est-il pas, pour nous, le « Souverain Sacrifice » ? A leur époque, pour dire non à l’occupation de leur pays par le colonisateur français, 50 jeunes filles et jeunes garçons Kenga, dans le Pays Hadjeraï (centre du Tchad) ont choisi de se donné collectivement la mort : plutôt mourir qu’être humilié ! Ils ont accepté de se tenir la main les uns des autres avant de sauter ensemble dans le précipice de la falaise du massif dAb Touyour. Ces jeunes tchadiens avaient compris, à leur façon, le sens et la valeur de la liberté. Ils ont su ce qu’« être libre et chez soi ». Ils ont refusé de tronquer leur liberté contre le plat de lentille. Conséquence : les Kenga et le pays Hadjeraï étaient moins soumis et relativement épargnés par la barbarie coloniale, comparée à celle qu’a subie le peuple congolais de la part de belges !

Aujourd’hui, face à une puissance nucléaire qui a définitivement
choisi de nous subjuguer pour toujours, nous devons agir comme une grande famille et non pas comme un ensemble d’individus séparés les uns des autres. Nous devons agir et non réagir ! C’est la seule condition pour éviter que des Ambassadeurs français continuent à dicter à nos Présidents de la République, ce qu’il faut faire et ce qu’il ne fallait pas.

Jeunes, moins jeunes, filles et garçons, femmes et hommes, Musulmans et Chrétiens, Nord et Sud,
le Tchad c’est le Tchad. C’est le seul espace terrestre où, en tant que tchadien, nous pouvons vivre libre et dignement même si nos poches sont vides ! Le sacrifice pour l’indépendance de cet espace ; le don de soi pour la liberté d’être libre dans son pays est une œuvre humaine exaltante. Nous devons tous ensemble, dans un sursaut national et patriotique, tenir un langage de vérité aux gouvernements français et libyens ainsi qu’à toutes autres interférences extérieures : que nous ne nous plierons pas indéfiniment à leurs caprices ; que « Jusque-là, Oui. Au-delà, Non » ! Pour nous tchadiens, la Crète en Grèce doit maintenant s’achever et être la dernière Crète qu’on a accepté de nous le planter sur notre crête. Pour cela, ceux-là doivent comprendre que pour le tchadien, accepter de mourir pour un Tchad libre et indépendant n’est pas un acte de sauvagerie mais en un acte de foi, la foi en la liberté, en notre liberté. Cela fait partie de notre vie, de notre histoire, de notre identité. C’est aussi l’histoire de « Djingué, la Sagaie de la famille » ! C’est un acte de liberté, disons-nous-le ! La liberté, par exemple, d’envoyer ce message simple, limpide et précis, notamment au gouvernement et au peuple français : nous aussi nous voulons organiser des émissions de télé « Big Dill », des « Love Histories » et des fêtes de la musique pour nos jeunes ainsi que des « Vivement dimanche » pour nos concitoyens. Le but de notre existence n’est pas d’attendre que Bernard Kouchner collecte des sachets de riz chez des écoliers gaulois pour venir les distribuer aux fils de M’bang Gaourang, de Nguendeng, d’El Kanemi, du Derdeï, de Doudmoura, de Gong de Léré etc., le tout en spectacle devant les caméras des télévisions du monde. Non plus, le sens de notre vie et de notre existence n’est pas d’attendre que l’Arche de Zoé vienne badigeonner la figure de nos enfants avec de la peinture rouge, y mettre des compresses, les exhiber comme des trophées, face aux caméras des télévisions du monde pour justifier leur enlèvement. Idris Deby a approuvé et autorisé cela. Nous, nous devons condamner et rejeter tout cela comme étant une abjection française.

Allons-nous nous satisfaire de cela
 ? La réponse est certainement : Non, Non et Non ! Mais seule notre capacité à dire ce non ensemble peut nous affranchir de cette abjection. Notre non à nos « Grands humiliateurs » devant l’Eternel doit être un non massif et musclé, sans compromissions et non un non timide et isolé qui continuera à laisser encore de place à des hypothèques: « Jusque-là Oui, au-delà, Non ».

Seule
notre capacité et volonté à dire cela collectivement tous ensemble, d’une même voix, pourra nous épargner de telles « souveraines humiliations » et de tels «  souverains maux », des gangrènes plantées au flanc de notre République et dont souffre le Tchad !

Cordialement vôtre
Michelot Yogogombaye

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