Quand Ibni dérange Déby (à lire),Par la rédaction de la Voix.

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane

Habituellement avare d’interviews, le président Déby s’est prêté à cœur ouvert à plusieurs médias nationaux et internationaux en l’espace de quelques semaines. A chaque fois, la question sur Ibni Oumar est revenue tel un boomerang au visage du président. Ibni dérangerait-il même disparu ? Le chef de l’Etat s’est montré ces derniers temps très disponible vis-à-vis de la presse. Il a tour à tour,  reçu Jeune Afrique, France  24, Africa 24, et récemment la presse nationale en marge  de la célébration du 49e  anniversaire de l’Indépendance du Tchad le 11 août 2009. Au cours de ces différents face-à-face avec les journalistes, tchadiens et étrangers, Idriss Déby  a étonné plus d’un par son calme, sa sérénité. Le président était relax, décontracté, affable, taquin aussi. Offensif par endroit. Mais un seul sujet l’a fait sortir de ses gongs. L’évocation de la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh l’agace. Par la rédaction de la Voix.

La preuve, sa réponse au journaliste de Africa 24, Constant Nemalé,  qui lui a demandé ce qu’est devenu Ibni Oumar Mahamat Saleh, (disparu au soir de la bataille de N’Djaména le 03 février 2008). Le visage souriant du  président s’est crispé, et il a lancé : “J’ai la conscience tranquille, je n’ai aucune responsabilité dans cette affaire. Vous avez en face de vous un officier. Je suis un officier avant d’être président de la République. Si j’avais une responsabilité, je ne l’aurais pas caché.”

Et le journaliste d’insister : l’avocat de la famille de Ibni vous menace  de poursuite devant la  Cour pénale internationale (CPI). Allez vous coopérer ? Réponse sèche du Président : “Quel que soit le tribunal qui me convoquera, je répondrai. Je ne me reproche rien dans ce qui est arrivé à Ibni. Ceux qui allèguent le contraire n’ont qu’à exhiber  des preuves pour étayer ce qu’ils avancent.” Même réponse ou presque à nos confrères de Radio France Internationale :  “Attendons les conclusions de la commission d’enquête sur les évènements de Février 2008. A cette époque, la République avait cessé de fonctionner.”

Face à la presse nationale le 11 août, Le président n’a pas pu contenir son agacement : “Vous savez qu’il y’a eu plus de 700 Tchadiens qui ont disparu pendant cette période trouble. Je  sais que pour certains, ces Tchadiens-là ne comptent pas. Mais pour moi en tant  que chef  d’Etat, ils comptent. “ Traduction, Ibni n’est pas un super Tchadien. Sa disparition est en soi un non-évènement. Comme on le constate, Ibni Oumar Mahamat Saleh, dérange. Même disparu.
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