Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum, Secrétaire Général de l’ACTUS/prpe, confie sa vision de la politique internationale, de la lutte armée et de l’avenir du Tchad.

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane

Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum, Secrétaire Général de l’ACTUS/prpe, confie sa vision de la politique internationale, de la lutte armée et de l’avenir du Tchad.

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Par: Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum 

Dans notre première édition de portraits pour des citoyens tchadiens qui ont marqué la vie politique de notre patrie par un engagement sincère, nous avons omis d’annoncer que chaque portrait sera suivi d’une interview du concerné parce qu’un portrait, comme son nom l’indique, ne pourrait répondre à toutes les éventuelles questions que se poseraient les lecteurs. Il est vrai que même complété par une interview, il y aura toujours des questions à poser.

Aujourd’hui, après avoir brossé un portrait pour notre camarade le Dr Ley-NGARDIGAL Djimadoum, nous lui avons demandé de répondre à un certain nombre de questions. Notre interlocuteur a bien voulu répondre à toutes nos questions, mêmes les plus impertinentes. Nous le remercions pour cela.

 
D’autre part, les recherches sur la personnalité de notre héro national, le Dr Outel Bono, sont très avancées. Nous espérons, dans les jours qui suivent, mettre en ligne ce que nous avons connu de cet intrépide patriote qui a payé de sa vie l’amour pour sa patrie. Son portrait, tenez-vous bien, sera suivi d’une interview aussi. Entre temps, nous prions toute personne détenant des informations concernant notre héro, des photos etc… de nous les envoyer dans le but de nous aider dans cette tâche qui, du reste, nous est pas facile.

 
Suivons ensemble l’interview du Dr Ley-NGARDIGAL Djimadoum.

Al-Ifrighi

 
1- Al-Ifrighi: Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum, nous allons commencer par ce qui nous parait le plus important. Vous êtes communiste et soutenez toujours la lutte des Tchadiens qui ne connaissent même pas qui est Marx. Comment expliquez-vous cela ? 
 
Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum (LND) : Nous remercions au préalable le journal tchadien en ligne «Al-Ifrighi» de réaliser cette interview. Le Marxisme est une science sociale théorisée notamment par le Grand philosophe allemand Karl Marx, son ami Friedrich Engels et d’autres révolutionnaires du 19ème siècle. Ils ont étudié les conditions de vie des travailleurs de cette période de la révolution industrielle en Europe où les ouvriers furent exploités cruellement par les bourgeois et capitalistes.

 
Comme toute science ou tout savoir, le Marxisme ne peut s’acquérir que par l’apprentissage par conséquent les Masses populaires tchadiennes s’approprieraient inévitablement de cette science sous le feu de l’action. La naissance d’une certaine conscience diffuse contre l’injustice et l’exploitation dont elles sont victimes par les régimes successifs valets de l’impérialisme, est déjà une prédisposition à la pratique du « Marxisme embryonnaire ». Ces révoltes spontanées des populations dans toutes les régions du Tchad depuis 1966 ont pour dénominateurs commun, la lutte contre les injustices. Certains patriotes progressistes ou « marxisants » mais ultra minoritaires, d’autres poussés par des sentiments corporatistes… ont été les acteurs majeurs de ces révoltes.

 
Ces révoltes populaires ne peuvent être transformées en révolution nationale consciente et organisée que si un Parti révolutionnaire d’avant-garde en prend la direction. Cette révolution nationale populaire et démocratique qui serait la première phase de cette libération du Peuple, serait l’œuvre d’un large front des Progressistes parmi lesquels les Communistes. C’est ici que notre devoir de militant révolutionnaire, communiste prend tout son sens : la conscientisation du peuple sur les conditions matérielles de son existence,de son exploitation, des pillages des ressources du pays par l’impérialisme et ses valets locaux…à la lumière du Marxisme est notre devoir.

 
Notre soutien indéfectible aux luttes (révoltes) du Peuple tchadien participe à cette logique de transformation et de justice sociale au bénéfice des Masses populaires. Dans cette lutte contre l’impérialisme et leur homme de main, le tyran Déby qui opprime notre Peuple. Dans cette conjoncture de lutte de classe, nous pensons objectivement que pour nous Communistes, nos alliés sont du côté de ceux qui ont pris les armes contre la dictature pour libérer les Masses populaires. Nos compagnons de lutte sont les vaillants combattants des Forces de résistance nationale (FUC, CMU, AN, UFR).

 
C’est dans cette optique d’un Front commun de l’opposition contre le dictateur Déby que notre Parti,l’Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme/Parti Révolutionnaire Populaire et Ecologique (ACTUS/prpe) a adhéré à l’UFR le 19 février 2009.

 
Nous ne faisons guère l’apologie de la violence. Mais quand la guerre nous est imposée par le dictateur Déby, le Peuple a le droit à la légitime défense pour anéantir l’agresseur. Face à un sanguinaire qui refuse obstinément toute conférence inclusive de paix malgré les multiples propositions faites par l’Opposition, nous n’avons pas d’autres alternatives que celle de recourir à la lutte armée, seule alternative crédible de libérer notre Peuple de la tyrannie. Nous réaffirmons ici notre position qui n’a jamais été démenti à ce jour sur la scène politique nationale.

 
Le dictateur Déby est l’Homme du bradage des ressources naturelles du Tchad aux multinationales, suivi des conséquences lourdement préjudiciables pour notre Peuple. Nous communistes et notre Parti, l’ACTUS/prpe, inscrivons notre lutte politique dans un processus dont l’objectif est la réappropriation et l’utilisation rationnelle de nos ressources naturelles de notre pays.

 
Les bilans annuels des bénéfices des multinationales se chiffrent à plusieurs milliards de dollars qui proviennent des pillages systématiques des ressources naturelles. Nous estimons que l’imposition de ces dictateurs aux Peuples du Sud par l’impérialisme est un crime contre l’humanité. En effet, les Masses populaires sont ainsi dépossédées de ses ressources naturelles car les accords signés par ces tyrans sont des conventions d’établissement d’asservissement au profit des multinationales. 
 
Le néolibéralisme ou le capitalisme a causé des dégâts incommensurables dans les sociétés.La récente crise financière mondiale en est une preuve. Les peuples se sont révoltés à travers le monde contre ce système pour aspirer au socialisme. Vous comprenez pourquoi nous communistes, soutenons les luttes du Peuple tchadien et celles des travailleurs à travers le monde pour leur libération et contre ce système politique de domination criminelle capitaliste.

 
2-Al-Ifrighi: Voudriez-vous bien vous présentez à nos lecteurs et donner un bref aperçu de votre Parti, l’ACTUS/prpe ?

 
LND : Docteur en Biochimie-Biologie de l’Université de Nancy à l’Est de la France, nous sommes mariés à une universitaire française, Docteur en Economie et élue politique. Nous avons quatre enfants. Nous résidons actuellement avec notre famille en France où nous sommes Professeur de Biochimie. Tel est notre sommaire biographie car c’est qui est important pour nous c’est de parler de notre projet de société et de l’avenir du Tchad.

 
En ce qui concerne l’historique de notre Parti, l’ACTUS/prpe, nous tâcherons de vous donner quelques éléments essentiels pour votre compréhension : 
A partir de 1994 un combat idéologique interne très intense opposa deux courants idéologiques de l’ACTUS. Nous fûmes alors démocratiquement élus Secrétaire Général de l’ACTUS au Congrès extraordinaire de Lyon en 1996. Nous sommes le Leader du courant révolutionnaire communiste qui a été à l’origine idéologique du Parti. Notre courant affronte l’aile réactionnaire, révisionniste et alliée du dictateur Déby qui est animée par le Dr Fidel MOUNGAR. A l’issu de cette longue bataille politique et révolutionnaire de plus d’une décennie, une clarification fut faite : L’ACTUS se scinde alors définitivement en deux Partis distincts. Conformément à la résolution N°2 de la Conférence extraordinaire des 2 et 4 février 2009 à Amiens, fut créée, l’Action Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme Parti Révolutionnaire Populaire et Ecologique (ACTUS/prpe) à laquelle nous avons été élus Secrétaire Général. L’autre Parti, ACTUS allié du tyran Déby continue et reste sous la férule du Dr Fidel MOUNGAR.

 
L’ACTUS/prpe du Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum est résolument ancrée dans l’Opposition radicale au sein des Forces de résistance nationale. C’est ainsi qu’elle adhéra à l’UFR le 19 février 2009 qui s’organise militairement à l’Est du pays pour libérer le Peuple tchadien de la tyrannie du Président Deby.

 
Notre position inflexible et incorruptible nous a attiré les foudres du pouvoir et de ses alliés ou taupes dissimilés au sein de l’opposition. C’est ainsi que vous avez-avez assisté il y a bientôt une année à un véritable lynchage médiatique, une campagne ignoble et inédite dans les annales politiques tchadiennes : dénigrements, mensonges grossiers, diffamations d’une rare bassesse humaine visant notre famille (notre épouse, nos enfants encore mineures, n’épargnant pas de surcroît la dernière qui n’avait que deux ans !), je fus qualifié de clochard,...Des menaces de mort ont été proférées. C’est répugnant pour des prétendus intellectuels, qui, faute d’arguments politiques solides et fiables font usage des procédés nauséabonds et basculent dans l’indignité humaine. Nous avons saisi la justice et l’affaire suit son cours.  
 
3- Al-Ifrighi: Pourriez-vous nous résumer brièvement le programme politique de l’ACTUS-prpe ?

 
LND : Notre Parti a un programme politique qui donne la priorité au bien-être collectif des masses populaires tchadiennes. L’ACTUS/prpe a élaboré un projet de société socialiste conforme aux besoins élémentaires de notre Peuple. Si elle venait à assumer les responsabilités gouvernementales, les premiers éléments programmatiques que nous souhaiterions appliquer immédiatement dès notre arrivée seraient les réalisations suivantes :

 
1- La révolution de calories : le peuple doit manger à sa faim en qualité et en quantité. Chaque citoyen doit disposer de ses 2300 calories par jour de nourriture.  

2- La révolution de l’eau : chaque famille doit avoir de l’eau potable pour sa consommation. 

3- La révolution de santé: Généralisation des centres de santé de soins primaires gratuits dans toutes les communautés urbaines et de campagnes.

 
4- La révolution de l’éducation: Alphabétisation gratuite massive et généralisée des populations surtout de celles des campagnes. Création d’internats scolaires et de résidences universitaires et augmentation des bourses d’études.

 
5- La révolution énergétique : fournir à la population de l’énergie en mettant en valeur les énergies écologiques et renouvelables (solaire, éolienne, géothermie et biomasse)

 
6- La révolution de l’habitat: l’Etat doit aider à loger décemment chaque famille dans des constructions issues de matériaux écologiques locaux et peu onéreux.

 
7- La Révolution économique: contrôle des secteurs clés de l’économie nationale par l’état.

 
Nous ne prétendons nullement tout résoudre en un temps record. Cependant, notre détermination et conviction soutenues par la volonté d’un Peuple qui y trouve ses conditions de vie améliorées, viendraient à bout de la misère en devenant l’architecte, le bâtisseur et le mécène de ce projet.

 
4- Al-Ifrighi: On sait que vous êtes très actif en matière d’écriture comment faites-vous pour gérer les deux formes de lutte que sont les articles politiques et le travail scientifique? 
 
LND : Notre profonde conviction de la justesse de la lutte des Masses populaires tchadiennes contre la tyrannie de Déby, ses injustices sociales et contre le pillage des ressources nationales par l’impérialisme international et ses valets locaux, est pour nous plus importante que notre temps de loisirs. Nous nous privons de sommeil pour travailler et tournons le dos aux nombreux loisirs. C’est ce qui nous permet de rationaliser et d’optimiser notre lutte politique et notre travail professionnel en 24 heures que compte une journée.

 
5- Al-Ifrighi: Comment réussissez-vous à tenir le coup et pourquoi avez-vous souvent les yeux rouges ?

 
LND:[Rire…] qu’est ce que vous insinuez ? Nous ne fumons pas, nous ne consommons ni thé, ni café, ni boissons alcoolisées, ni aucun autre excitant pour pouvoir résister au sommeil. C’est uniquement par une ferme volonté qui par la suite était devenue un reflexe conditionné. Nous avons généralement les yeux rouges pour cause d’insuffisance de sommeil. Nos camarades et tous ceux qui nous sont proches peuvent vous confirmer ce fait.

 
6- Al-Ifrighi: Vous vivez en France mais vous réclamez que l’ex-président français, Jaques Chirac, pendant qu’il était encore aux affaires, soit jugé pour crimes contre l’humanité et je ne sais quoi encore.Quelle était la réaction des autorités françaises? 
 
LND : Notre Peuple continue d’être exterminé depuis plusieurs décennies par les Présidents dictateurs soutenus militairement, financièrement et diplomatiquement par les gouvernements français de gauche et de droite. Nous perdons quotidiennement les nôtres dans les guerres et ses conséquences dramatiques. Face à cette injustice caractérisée, faudrait-il se taire en tant que victime en se souciant des réactions des puissants? Est-ce un crime de lèse-majesté de dénoncer et de lutter contre une dictature criminelle ? Nous assumons et assumerons les conséquences de notre engagement politique. Nous, victimes de la tyrannie et qui vivons les massacres des populations, estimons être en droit de condamner les multiples interventions militaires ou véritables expéditions coloniales françaises au Tchad en interpellant le Président de la République française de l’époque, Mr Jacques Chirac. Selon la Presse française (les quotidiens Libération et Le Monde) c’est lui Chef suprême des Armées qui a donné l’ordre aux troupes françaises de sauver de justesse en février 2006 le dictateur Déby. Est-ce un crime de lèse-majesté de se révolter contre ces crimes perpétrés dans notre pays? Les Forces de résistance nationale du FUC avaient effectué une percée triomphale à Ndjaména avant d’être intensément bombardées par les troupes d’occupation et coloniales françaises faisant plusieurs centaines de morts dans les rangs des Patriotes résistants et des populations civiles. Cela est insupportable pour les Masses populaires qui ont le droit et le devoir de se battre pour se débarrasser de la dictature. Les Forces de résistance nationale appliquent ainsi le principe de la légitime défense reconnue aux peuples de recourir à la lutte armée pour se libérer de la dictature et de l’oppression. Ce droit est pertinemment énoncé dans le préambule de la constitution tchadienne de 1996 et dans la charte de la déclaration d’Alger de 1976 sur les droits des peuples à l’autodétermination. 
 
7- Al-Ifrighi: Que pensez-vous de la présence des troupes françaises et celles de l’Eufor au Tchad ?

 
LND : Notre Parti, l’ACTUS/prpe a exigé depuis plus d’une décennie la fermeture immédiate et sans conditions des bases militaires françaises et le départ de ces troupes appelées Eléments Français du Tchad (EFT). Les multiples interventions des EFT contre les révoltes du Peuple incarnées par les différentes Forces de résistance nationale depuis plus de 43 ans ont pour seul objectif de maintenir sur le trône les différents régimes néocoloniaux et dictatoriaux qui se sont succédés au Tchad. La France, un état démocratique qui défend et maintient les dictatures en Afrique, cela est un paradoxe répugnant et constitue un crime contre l’humanité. La présence des troupes françaises au Tchad n’a jamais servi à l’instauration de la moindre ébauche ou gestation de démocratie dans le pays, au contraire elle renforce à l’instar de ses prédécesseurs, la dictature du Général-Président Déby.

 
Sous prétexte de protéger les réfugiés dans les camps Les Forces européennes (Eufor) se sont implantées au Tchad et en Centrafrique. Cependant, force est de constater que l’insécurité dans ces camps de réfugiés demeure permanente selon les ONG humanitaires. Le déploiement de cette impressionnante armada occidentale aurait incontestablement une mission cachée. En effet, cette expédition impérialiste européenne installée à l’Est du Tchad à la frontière avec le Soudan servirait plutôt de bouclier au dictateur Déby contre la percée militaire en profondeur des Forces de résistance tchadienne (CMU, AN, UFR, CAR…) d’une part et d’autre part elle masquerait un plan d’agression contre le régime du Général El Béchir condamné et vilipendé par l’occident. L’allié de l’Eufor dans cette agression contre le Soudan est le dictateur Déby qui se voit ainsi renforcé militairement et diplomatiquement soutenu dans ses incursions et provocations répétitives contre le Soudan.

 
La présence de l’Eufor est par conséquent aussi intitule et anachronique. La vraie équation à résoudre est celle du départ du tyran Déby.Son anéantissement par les Forces de résistance nationale est la seule alternative pour libérer le peuple tchadien de la dictature et pour instaurer une véritable paix pérenne dans cette sous région africaine.  
 
8- Al-Ifrighi: N’est-ce pas aller contre vent lorsque toute la classe politique tchadienne fait des servilités à la France y compris l’opposition armée ?

 
LND : Il est de notoriété publique que la culture de la servitude coloniale persiste encore chez nombre d’acteurs politiques et de la société civile tchadienne. Cela contribue malheureusement à maintenir notre pays sous domination et exploitation de l’impérialisme français. Il est ahurissant et révoltant d’entendre des déclarations stupides de certaines personnalités du microcosme politique tchadien les aberrations suivantes : « sans l’aval de la France on ne pourra pas arriver à la présidence ou occuper un poste ministériel au Tchad ».

 
Pour notre part, nous nous insurgeons contre la philosophie des membres de cette classe politique anachronique. Ils appartiendraient incontestablement aux multiples réseaux de la Françafrique assurant ainsi la continuité de la gestion calamiteuse de l’Etat tchadien. L’asservissement colonial de notre pays sera ainsi maintenu. Cela est suicidaire pour le Tchad et l’avenir des générations futures. Il faudrait mettre un terme à cette anomalie politique.

 
Nous ne nous inscrirons jamais dans cette logique de combat politique pour la promotion individuelle et égoïste. Notre lutte politique a pour fondement solide la défense des intérêts du Tchad et ceux des Masses populaires embastillées et spoliées. Nous sommes profondément marqués par notre culture de communiste révolutionnaire, c’est pourquoi nous battons pour les intérêts collectifs du Peuple. Ces politiciens tchadiens qui cherchent à être intronisés par la même puissance coloniale française, font preuve de haute trahison à la mémoire de tous ceux qui ont donné leur vie pour l’indépendance du Tchad et la libération de notre Peuple de la tyrannie.  
Pourquoi les dirigeants français ne reçoivent-ils pas leur brevet d’honorabilité politique ou ne sont-ils pas intronisés par les USA? Le refus d’une telle soumission de la France a-t-il empêché les deux pays de coopérer ? Ce comportement d’indépendance de l’hexagone initié par le Général De Gaulle aurait au contraire instauré le respect mutuel entre les deux alliés au sein de l’OTAN.  
Nous devons affirmer notre farouche volonté pour la conquête d’une véritable indépendance du Tchad. A cet effet, seule la légitimité politique populaire octroyée par les Masses populaire aux dirigeants est solide et pérenne. Dans le cas contraire, nous aurons à faire à des valets de l’impérialisme sans aucun soutien du Peuple et assise nationale et qui iront chercher les appuis auprès des puissances impérialistes et autres mercenaires. Tel est le cas du dictateur Déby.

 
Enfin, il est temps que cette classe d’hommes politique appartenant aux multiples réseaux de la Françafrique abandonne ses espoirs de conquête hypothétique du pouvoir avec la bénédiction de la France car un tel pouvoir restera toujours illégitime et éphémère. Le Peuple saura donner le moment opportun la riposte appropriée à cette forfaiture et trahison.

 
Ces politiciens tchadiens assoiffés de pouvoir qui s’enorgueillissent d’avoir des Amis et autres Parrains de la Françafrique dans les hautes sphères politiques françaises continuent à se ridiculiser. Ces mercenaires politiques tchadiens qui arpentent nonchalamment les couloirs des ministères à Paris, rivalisant d’ardeur en matière de promesses de servitude en se présentent comme étant les meilleurs garants des intérêts de l’impérialisme gaulois au Tchad, ne devraient-ils pas s’interroger sur la sincérité de leurs Maîtres des bords de la seine? Malgré les loyaux et criminels services rendus à l’impérialisme français en infiltrant l’Opposition civile et les Forces de résistance nationale en l’affaiblissant voire l’atomiser, aucun de ces mercenaires politiques tchadiens n’a pas été récompensé par le fauteuil présidentiel tant convoité. La France continue imperturbablement du haut de son perchoir d’observer avec ironie la scène du théâtre comique des prétendants au palais rose des bords du Chari à N’Djaména. La France persiste à humilier ses petites créatures dangereuses, agents et assoiffés de pouvoir depuis 19 ans. Elle a fait le choix définitif et irréversible du dictateur Déby et son maintien sur le trône.

 
9- Al-Ifrighi: Vousavez inventez un néologisme« les Mercenaires politiques ».Pourriez-vous nous donner plus de précisions ?

 
LND : Nous ne voudrions pas personnifier nos propos car le Peuple tchadien connaît ces acteurs inamovibles et inaltérables de la vie politique nationale, qui depuis plusieurs décennies utilisent la politique et la guerre comme source de rente. Ils sauraient eux-mêmes se reconnaître s’ils sont auteurs d’actes de trahisons. Cependant, nous voulons par ailleurs rendre ici un vibrant hommage à quelques rarissimes Hommes politiques tchadiens morts ou vivants dont l’honnêteté intellectuelle et politique inspirera les générations futures dans la lutte de libération nationale.  
 
Ces mercenaires politiques tchadiens imposés par les puissances étrangères exécutent leurs missions qui consistent à favoriser les pillages des richesses par les multinationales et assassiner leurs Peuples qui se révoltent contre ces injustices. L’illustre exemple est celui du dictateur Déby au Tchad, imposé par l’impérialisme français et qui a bradé le pétrole tchadien aux multinationales. Quelle crédibilité pourrait-on accorder à ces politiciens pour conduire notre pays vers un avenir radieux ? Pour nombre de ces personnalités, le complexe du « nègre colonisé » fait encore de ravage car ils persistent dans leur complexe d’infériorité en affirmant sans ambages : « sans les nassaras (blancs en arabe tchadien) ou la France, nous ne pourrons rien faire ».Ce genre de comportement jette de l’opprobre sur notre pays et sur le Continent.

 
Le Tchad dispose pourtant d’immenses ressources naturelles et humaines susceptibles de propulser son décollage économique. Notre pays peut rattraper son retard économique pourvu que les patriotes tchadiens, mécènes du développement, les progressistes et les révolutionnaires communistes… forment un front commun contre les actions néfastes de la Françafrique et leurs alliés locaux. Le Peuple doit continuer à se battre par tous les moyens y compris militaires pour imposer ses dirigeants nationalistes soucieux de la justice sociale, du développement du pays et du bien-être des Masses populaire. Les dirigeants nationalistes de valeur et le projet de société librement choisis (en dehors des diktats impérialistes) par notre Peuple seraient le détonateur de l'émergence d’un Tchad nouveau, indépendant, démocratique et prospère.

 
10- Al-Ifrighi:Pensez-vous qu’il serait possible d’instaurer la paix par des négociations entre le Président Déby et l’Opposition en général ?

 
LND : Obtenir la paix par le dialogue c’est la volonté de tous les Tchadiens victimes des affres des guerres injustes de rapine, lesquelles nous sont imposées par la petite créature satanique de la Françafrique en l’occurrence le dictateur Déby. Cependant, hélas le seul obstacle à ce dialogue de paix c’est le squatteur du palais rose. On dénombre plus d’une dizaine d’accords de paix entre le gouvernement et les oppositions, lesquels ont été systématiquement violés le lendemain par le tyran Déby, suivis parfois par des liquidations physiques de ceux qui croyaient encore à la bonne foi miraculeuse du « chetane Déby ou ibliss Déby » (diable Déby en arabe tchadien). La liste des opposants assassinés après ces accords est fastidieuse. Ce qui nous conduit à affirmer avec force qu’aucune négociation de paix séparée n’est possible avec ce dangereux personnage. Afin d’étayer notre thèse, une brève rétrospective de nos contributions en vue de la tenue d’une Conférence inclusive de paix réunissant le Gouvernement tchadien, les Partis politiques, les Forces de résistances nationale, et la Société civile sous les auspices de l’UA, l’ONU avec la participation de certains pays est nécessaire. Nous ne faisons pas l’apologie de la guerre. Cependant, celle que nous Forces de résistance nationale menons est juste car c’est de la légitime défense contre un régime criminel qui a à son actif plus de 25000 Tchadiens assassinés selon les rapports des ADH.

 
Nous avons été membre de l’organisation des Conférences de l’Opposition de 2002 et 2006 à Paris. Nous avons participé en qualité de Membre de la Commission technique aux travaux de la Conférence du Groupe de Libreville en 2007, initiée par le défunt Président Omar Bongo et l’Ex président tchadien Goukouni Weddeye. A l’issu de la première Conférence de l’opposition de 2002, nous fûmes nommés Commissaire aux relations extérieures de la Coordination des Mouvements Armés et Partis politiques (CMAP), une Coordination de 13 Mouvements et Partis politico-militaires, puis de la CMAP/dd. C’est à ce titre que nous avons dirigé une délégation au Tchad et avons été reçus par le Président Déby à qui nous avons transmis le projet de la CMAP d’une Conférence inclusive de paix.

 
A la deuxième conférence de l’opposition en 2006, nous fûmes élus Vice-président puis Président du Comité chargé de l’Organisation de la Conférence Inclusive de Paix (COPORT), une Coalition d’une vingtaine de Partis politiques, Associations et Mouvements politico-militaires). L’objectif était, à l’instar de la précédente coalition, d’initier la tenue d’une Conférence inclusive de paix. Mais, hélas, l’Opposition tchadienne s’était heurtée à la pratique méprisante du squatteur du palais rose qui refuse toute Conférence inclusive de paix, en revanche il accepte de débaucher individuellement les Opposants afin d’affaiblir les Forces de résistance nationale. 
 
Vous pouvez constater que depuis 19 ans, la pêche aux opposants se poursuit mais sans succès car les Forces de résistance nationale renaissent de leurs cendres encore plus fortes et déterminées.

 
11- Al-Ifrighi: Nous avons appris que vous avez un programme qui ambitionne la formation des jeunes Chercheurs tchadiens dans le domaine des Biotechnologies à quoi vous rêvez ? et pourquoi ne pas rentrez au Tchad et commencez à préparer des tchadiens à la recherche scientifique dans votre domaine qui est très important pour le pays ? 

LND : Notre Parti, l’ACTUS-prpe et nous même, avons une réelle volonté politique pour promouvoir le développement du Tchad car nous avons des projets concrets dans tous les domaines dont celui des Biotechnologies.

 
 
Notre grand souhait est de pouvoir rentrer au Tchad les heures qui suivraient la chute du dictateur Déby. Mais hélas, le tyran est malheureusement toujours sur le trône car il a été sauvé in extremis par les interventions successives des troupes françaises à chaque percée militaire vers Ndjaména des Forces de résistance nationale (FUC, CMU, AN, UFR…).

 
Nous sommes torturés et insomniaques en constatant le gâchis et les immenses pertes pour notre pays le Tchad. En effet, des milliers de cadres bien formés et expérimentés sont contraints de vivre en exil pour des raisons politiques et autres. Pour notre part, notre lutte politique implacable contre le dictateur Déby est irréversible. Ce qui ne nous permet pas de rentrer aujourd’hui au Tchad. J’éprouve une certaine amertume et ce d’autant plus que ce régime n’accorde aucune importance aux systèmes éducatif et de santé. Une brève visite des établissements scolaires, universitaires et des centres de santé, montre l’état de délabrement avancé de ces institutions.

 
Notre pays doit préparer dès aujourd’hui la révolution de la transmission des savoirs et connaissances et leurs maîtrises. Le pays devrait préparer dès à présent la période post-pétrole, en lançant la révolution scientifico-technique afin de poser les fondements d’un état développé et indépendant. Dans cette optique, nous estimons que les Biotechnologies contribueraient de manière importante à cet essor. Elles résultent du mariage entre la science des êtres vivants-la Biologie [cellules, bactéries, levures, ou des parties de ceux-ci (gènes, enzymes)…]-et un ensemble de techniques nouvelles issues d'autres disciplines telles que la Microbiologie, la Biochimie, la Biophysique, la Génétique, la Biologie moléculaire, l’informatique…

 
Les Biotechnologies interviennent dans le domaine de la pharmacie et médecine : fabrication des médicaments (vaccins, antibiotiques..), des tests et dépistages des maladies,…), dans les bio-industries notamment en agro-alimentaire, en cosmétique, en agriculture, dans l’environnement…

 
Nos sols, sous-sols, déserts forêts, savanes et cours d’eau sont riches par leurs biodiversités (Faune et Flore).Les divers microorganismes et plantes pourraient grâce aux Biotechnologies permettre la fabrication des médicaments pour nos hôpitaux, permettant ainsi de faire des économies substantielles sur les produits pharmaceutiques importés. Les transformations et la valorisation de produits  
agro-pastoraux ou naturels en produits alimentaires sains…seront autant des atouts que les Biotechnologies ou la Révolution scientifique du 21ème siècle apporterait à notre pays. Nous devrions être des dirigeants lucides, capables d’anticiper les événements et de projeter notre pays dans un futur meilleur.

 
Les Bio-industries qui découleraient des Biotechnologies permettraient au Tchad d’exporter des médicaments, des produits alimentaires, des technologies écologiques pour l’environnement et l’agriculture, l’élevage…des milliards de « Biotechno-dollars » remplaceraient les « Pétro-dollars ».Les « Biotechno-dollars » sont inépuisables à l’instar des énergies renouvelables et écologiques (éoliennes, solaires) alors que les « Pétro-dollars » comme le pétrole, énergie fossile sont tarissables. 
 
Les investissements pour un tel projet d’avenir pour notre pays coûteraient moins chers que l’ensemble du coût des voitures de luxe et des biens immobiliers détenus par les membres du sérail présidentiel, acquis avec de l’argent public pillé. A ce montant si on ajoute la valeur monétaire de l’impressionnant parc d’automobiles véhicules grand luxe Hammers du dictateur Déby, nous affirmons avec certitude que le Tchad serait à même de se doter de plusieurs laboratoires scientifiques ou d’un seul grand Centre National de Recherches en Biotechnologies(CNRB) moderne. Enfin, si on évaluait les sommes colossales dépensées pour l’achat et l’entretien des avions militaires, chars, véhicules blindés, canons, missiles…,et pour payer les salaires des mercenaires engagés par le dictateur Déby afin de se maintenir au pouvoir,leTchad pourrait construire des Hôpitaux, Etablissements scolaires Universités modernes, offrir de l’eau potable et de l’électricité sur tout le territoire national, lutter contre la désertification, développer l’agriculture afin de lutter contre la famine,… 
 
En conclusion, le régime du dictateur Déby est un danger et une menace réelle pour notre Peuple, pour l’existence du Tchad et pour la sous-région de l’Afrique. 
 
Nous affirmons à nos Chers Compatriotes, que nous ne rêvons pas en citant ces projets de notre Parti, l’ACTUS-prpe. Ce sont des projets réalistes et réalisables que nous continuons d’approfondir certains aspects parallèlement avec bien d’autres aussi utiles pour le développement futur de notre pays.

 
« Eduquer-Soigner-Nourrir-Loger» sont les quatre (4) principaux axes du domaine social que notre Parti a inscrit en priorité dans son programme politique.  
L’ACTUS/prpe est un Parti politique Communiste révolutionnaire et écologique qui a un projet de société et surtout des propositions concrètes dans tous les secteurs de l’économie et du social.

 
Tant que notre pays, le Tchad restera sous la domination de la Françafrique, tant que nous aurons à la tête de l’Etat des dirigeants prédateurs et indignes qui n’ont aucune vision et de projet national à long terme, tant que nous aurons des corrompus, incompétents ne disposant d’aucune volonté politique manifeste pour le développement de la nation…, le Tchad continuera à trôner dans le peloton de queue des derniers pays les plus pauvres de la planète terre. Mobilisons nous pour épargner sa liquidation aux enchères par le dictateur Déby aux multinationales et impérialistes. Le Tchad appartient au Peuple et non à une personne fusse t-elle soutenue par les puissances étrangères colonialistes.

 
12- Al-Ifrighi: Votre économie va dans l’achat des livres au lieu de renouveler votre véhicule qui date de l’an « je ne sais pas ». Pourquoi ?

 
LND : Notre priorité n’est pas l’accumulation de certains biens matériels qui ne sont pas pour nous nécessaires car à usage personnel et très restrictif. Une ancienne voiture en bon état technique rend autant de services qu’une neuve. 
Notre combat politique doit aussi porter avant tout sur la révolution de la transmission du savoir, la conscientisation des générations futures qui doivent assurer la relève. 
Nous constituons progressivement un fond documentaire, un modeste embryon d’une bibliothèque. L’investissement dans les connaissances livres et autres supports didactiques dans tous les domaines des connaissances humaines (Sciences,Biologie,Médécine,Biochimie,géologie,agronomie,pharmacologie,Agroalimentaire, Ingénierie, Informatique, Communications, Chimie, Physiques, Botanique, Zoologie, mathématiques,Littérature, Politique, Economie, Histoire, Philosophie…) pourrait servir aux compatriotes tchadiens.

 
La maîtrise des connaissances permettra de poser les fondements du développement scientifico-technique qui a été la véritable rampe de lancement d’une véritable indépendance nationale et du développement économique des pays du Nord qui dictent aujourd’hui leurs lois aux pays du Sud.

 
Certains pays du Sud ayant des dirigeants nationalistes comme l’Iran, la Corée du Nord, Cuba, Venezuela…qui commencent à amorcer ce décollage scientifico-technique deviennent les cibles préférées des impérialistes.Il est évident que ces puissances dominantes du Nord voient d’un mauvais œil leur suprématie brisée. Leur monopole scientifique et technique qui a induit leur puissance économique, politique et militaire sera bientôt atteint par d’autres pays du Sud.Ces jeunes états renforceraient ainsi leur indépendance politique et économique. Nous souhaitons aussi un tel cheminement pour l’Afrique et sa province du Tchad.

 
L’Afrique, le Tchad et généralement tous les pays du Sud, doivent exiger le transfert de technologie dans les clauses des accords commerciaux et de coopération à l’instar de Pékin. En effet, la République populaire de Chine fondée par le Président communiste Mao le 1eroctobre 1949, c’est-à-dire un peu plus d’un demi-siècle seulement est en passe de devenir la première puissance économique du 21ème siècle. Les pays du Sud ne doivent pas accepter d’être maintenus par l’impérialisme dans cette situation d’états exportateurs uniquement des matières premières brutes et de marché exclusif de consommateurs des produits industriels du Nord. 
La coopération Sud-Sud devrait parallèlement être renforcée afin de contourner les entraves certaines que poseraient les puissances du Nord contre ces légitimes exigences des pays du sud.

 
13- Al-Ifrighi: Pourriez-vous expliciter davantage d’autres raisons de votre insistance pour les pays du Sud de maîtriser les sciences et la technologie à l’instar de ceux du Nord ?

 
LND : Certains aspects des relations internationales militent en faveur de notre insistance à introduire la révolution scientifico-techniques dans les pays du Sud. Les deux raisons essentielles sont les suivantes :

 
• Il serait judicieux de rappeler un fait historique important. En effet, si la révolution bolchevique d’octobre 1917 n’avait pas posé les fondements scientifico-technique, de la révolution bolchevique et qui a permis à l’ex URSS de devenir une superpuissance, elle serait alors anéantie dès les premières années par les Contre-révolutionnaires appuyés par les armées des puissances impérialistes de l’Ouest notamment Allemagne, France et Grande Bretagne.

 
• Les pays cinq états (République Populaire de Chine, ةtats-Unis d’Amérique, République française, Fédération de Russie, Royaume-Uni) membres du Conseil de sécurité de l’ONU, constituent aujourd’hui le présidium du monde. Ils maîtrisent les sciences et la Technologie et appartiennent au cercle très fermé du club des états possédant la bombe atomique. L’arme nucléaire leur confère incontestablement le statut de puissance militaire, d’être respectés et d’avoir une certaine indépendance et autorité dans les relations internationales.

 
Ce constat justifierait l’acharnement de certaines puissances impérialistes à vouloir empêcher l’Iran et la Corée du Nord de posséder la technologie nucléaire et/ou de posséder la bombe atomique. Leur furie contre ces deux pays serait plutôt motivée par la crainte de perdre leur domination coloniale sur la plupart des états du Sud et de surcroît sur ces deux pays qui ne sont pas leurs alliés traditionnels. En revanche d’autres états amis et/ou alliés de l’Occident, notamment Israël qui possède et développe la bombe atomique avec le concours de ces mêmes puissances impérialistes, n’a jamais été inquiété ou menacé d’interdiction de posséder la technologie nucléaire et la bombe atomique. Quelle impartialité !

 
La prolifération des Armes nucléaires est incontestablement suicidaire pour l’humanité. Cependant, pour une véritable suppression totale de l’arme nucléaire, pour instaurer un monde dénucléarisé, il serait alors pertinent d’appliquer la règle de l’équité pour tous suivant le chronogramme suivant :

 
a- procéder dans une première phase à la destruction des milliers d’ogives nucléaires des grandes puissances militaires jusqu’au niveau équivalent à celui de petits états nucléaires.

 
b- exiger concomitamment de tous les états nucléarisés et de ceux qui sont susceptibles de posséder quelques ogives nucléaires ou en voie de les fabriquer de les détruire et d’arrêter définitivement leur production. Le niveau zéro de bombe atomique sera ainsi atteint pour tous les états.

 
Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires(TNP) de 1968 aurait une valeur universelle et force de loi s’il est respecté par les grandes puissances nucléaires. Il est injuste de la part de ceux qui possèdent déjà des milliers d’ogives nucléaires, qui continuent à les produire et de se servir comme moyen de domination des pays du Sud, d’exiger des pays de ces derniers l’arrêt de recherches sur la technologie nucléaire qui a par ailleurs certaines applications civiles et pacifiques. 
 
14- Al-Ifrighi: Le communiste que vous êtes, a dit que le peuple iranien a fait son choix d’être dirigé par un clergé, des religieux musulmans, et donc aussi, personne n’a le droit de critiquer leur régime. On vous voit aussi soutenir le régime soudanais qui est islamiste, contre les occidentaux ; n’est pas contradictoire à votre moral de communiste? 
 
LND : Le dictateur Général Président Déby a été imposé par l’impérialisme français depuis 19 ans au Tchad contre la volonté du Peuple. C’est pour cette raison que la presse occidentale n’est pas critique à son égard malgré ses crimes contre l’humanité.  
 
Revenons à l’Iran et au Soudan. Nous ne voyons aucune antinomie au niveau de la lutte contre la domination impérialiste. C’est évidemment grâce à cette culture communiste et à son principe de front commun de lutte anti-impérialiste des victimes de l’impérialisme, que nous soutenons le régime d’Ahmehdinajed en Iran, celui du Président El Béchir au Soudan.Ces deux dirigeants du Sud sont vilipendés quotidiennement et désignés à la vindicte populaire par les médias impérialistes occidentaux. Pour nous Communistes, il serait suicidaire et contre nature de nous retrouver dans le même camp au côté de l’oppresseur, en l’occurrence l’impérialisme occidental. Tous ceux qui luttent contre ce dernier en l’affaiblissant, desserrant ainsi l'étreinte autour des peuples opprimés, méritent notre solidarité sans faille. Nous appliquons par conséquent le principe de la plate-forme minimale révolutionnaire de la lutte anti-impérialiste.

 
Au demeurant, nous vous rappelons que nous soutenons aussi d’autres régimes tels que ceux de Morales en Bolivie, de Chaves au Venezuela, de Castro à Cuba, de Mugabé au Zimbabwé, de Kim Jong-il en Corée du Nord…et des mouvements de libération nationale qualifiés de terroristes par les impérialistes. Par nos prises de positions politiques, nous sommes convaincus de ne pas trahir nos convictions et nos principes de révolutionnaire communiste, internationaliste et anti-impérialiste. 
 
15- Al-Ifrighi: Comment percevez-vous cet acharnement de l’Occident contre le Président El Béchir ?

 
LND : Le Président El Béchir du Soudan est devenu la bête noire de l’Occident à partir du moment où il a décidé de mener une politique nationaliste, anti-impérialiste et indépendante de développement de son pays. De plus, l’impérialisme voit d’un mauvais œil, la coopération mutuellement avantageuse entre le Soudan et République populaire de Chine dans l’exploitation du pétrole. Pour l’Occident, l’exploitation de l’or noir soudanais devrait demeurée l’exclusivité de leurs multinationales. C’est dans cette logique de domination de l’Afrique que l’impérialisme occidental soutient militairement, financièrement et diplomatiquement depuis 19 ans le criminel dictateur Déby au Tchad, l’appuyant dans sa création en février 2003 du mouvement terroriste rebelle soudanais, le MJE du Dr Khalil Ibrahim pour déstabiliser Khartoum et retarder voire empêcher son développement économique. Au demeurant les mercenaires du MJE combattent dans les rangs de l’Armée tchadienne contre les Forces de résistance nationale qui luttent héroïquement contre le tyran Déby.

 
Les deux pays Iran et Soudan ont des régimes nationalistes et indépendants. Ils prennent des décisions d’intérêts nationaux respectivement à Téhéran et Khartoum et non dans une quelconque capitale occidentale comme la plupart des régimes valets de l’impérialisme à l’instar de celui du tyran Déby, d’où cette croisade des impérialistes contre eux.

 
La CPI qui s’intéresse tant et exclusivement à certains dirigeants du Sud est impartiale. Sa crédibilité est par conséquent douteuse et fortement atteinte. Sa crédibilité ne pourrait être établie que si elle commençait déjà à juger les dirigeants des états impérialistes pour leurs génocides qui sont antérieurs à sa création le 17 juillet 1998 suite à la signature du traité de Rome.

 
Les crimes contre l’humanité de l’impérialisme dans les pays du Sud et notamment en Afrique ont commencé avec les conquêtes territoriales coloniales et le commerce européen d’esclaves noirs qui débuta en 1441 et dura environ cinq(5) siècles. Pourquoi les crimes contre l’humanité commis en Afrique par les dictateurs imposés par l’occident et leurs maîtres impérialistes sont-ils «propres» et imprescriptibles pour la CPI ?

 
Au demeurant, rappelons que le dernier sommet de l’Union Africaine (UA) de syrte du 3 juillet 2009 a adopté la résolution qui stipula son refus de collaborer avec la CPI dans l’arrestation du Président El Béchir du Soudan. Cependant, le dictateur Déby, fidèle à son asservissement à ses Maîtres impérialistes, déclara à l’hebdomadaire Jeune Afrique du 13 juillet 2009 qu’il collaborera avec la CPI pour la capture du Président El Béchir. La présence militaire renforcée des troupes de l’Eufor au Tchad à la frontière avec le Soudan ne contibuerait-elle pas à une éventuelle mission d’enlèvement du Président El Béchir par un acte de piraterie aérienne ?

 
La déclaration du tyran Déby de N’Djaména montre si besoin était, le haut degré de son inféodation totale aux ordres des impérialistes.Il n’a aucune assise populaire nationale excepté celle du soutien de ses Maîtres.

 
Nous continuerons à combattre avec détermination ce corps étranger pathogène introduit dans l’organisme sain tchadien. Cela est indispensable au risque d’assister à la mort lente mais certaine de notre pays.

 
16- Al-Ifrighi: Quel rôle joue les Médias occidentaux dans ce que vous appelez croisade contre le Soudan et l’Iran ?

 
LND : Regardez autour de vous dans le Monde, les médias occidentaux au service de l’impérialisme et de la bourgeoisie font l’apologie des criminels dictateurs, qui ne font jamais la une de l’actualité pour leurs crimes contre l’humanité dans leurs pays respectifs. C’est le cas notamment du Général-Président Dictateur Déby au Tchad qui en 19 ans de règne tyrannique a assassiné plus de 25 000 Tchadiens selon les rapports des ADH. Les médias occidentaux sont aphones et atteints subitement de cécité pour ce monstre car il est l’homme de paille de l’impérialisme français et international pour lesquels il défend leurs pillages des ressources du pays et leurs intérêts géopolitiques et géostratégiques contraires à ceux de notre Peuple. Le dictateur est soutenu et maintenu au pouvoir par l’armée française car il n’a jamais eu le soutien du Peuple. Aucune population au monde n’accepterait de son propre gré de voter, d’applaudir et de maintenir au pouvoir un rentier de guerres, un assassin invétéré des populations comme l’est ce sinistre personnage squatteur du palais rose.

 
Revenons à la République islamique d’Iran. Le régime du Shah fut une monarchie cruelle alliée de l’impérialisme occidental, notamment des USA. Les médias ne soufflaient alors aucun mot des répressions sanglantes et de la misère du Peuple malgré les immenses revenus du pétrole. Le Peuple en lutte depuis des décennies a porté au pouvoir en Février 1979 un régime islamiste ou islamique qui fut dirigé par l’Ayatollah Khomeiny. Le pouvoir islamiste a pris le contrôle total du pétrole et des entreprises multinationales. Cette nouvelle politique nationaliste déclencha la furie de l’impérialisme occidental qui décida de riposter en inscrivant le pays sur la liste noire des états terroristes.

 
Selon les résultats officiels publiés de l’élection présidentielle de juin 2009, publiés par le ministère de l'intérieur, M.Ahmadinejad a obtenu 62,63% des voix contre 33,75% à son principal rival, Mir Hussein Moussavi, candidat soutenu par le l’occident qui mobilisa pour la circonstance tous ses médias en faveur de sa campagne. Les Masses populaires iraniennes ironisaient à ce sujet que Mr Moussavi allait être élu Président d’un pays occidental et non celui de la République Islamique d’Iran. Cependant, contre la volonté et le rêve des impérialistes, la majorité du Peuple Iranien en a décidé autrement : Mr. Moussavi essuya un cuisant échec. 
Le taux de participation fut impressionnant car 85% des 46 millions d'électeurs iraniens se sont rendus aux urnes. L’occident réputé pourtant pour l’encrage de sa démocratie, n’a jamais atteint un tel taux de participation électorale. Quelle leçon de civisme et de démocratie venant d’un pays du Sud ! Cette campagne de désinformation des médias occidentaux a conduit Mr.James Petras,Professeur émérite de sociologie à l’université Binghamton de New York à écrire : « Les dirigeants occidentaux ont rejeté les résultats des élections iraniennes parce qu’ils « savaient » que leur candidat réformiste ne pouvait perdre…Ce qu’il y a d’étonnant, dans la condamnation occidentale unanime du résultat de cette élection, présenté comme frauduleux, c’est le fait qu’il n’y ait pas le commencement du début de la moindre preuve, ni sous forme écrite, ni sous forme d’observations, qui nous ait été présentée, ni avant, ni une semaine après le dépouillement des bulletins de vote». Cette position du Professeur James Petras est de surcroît étayée indépendamment par une enquête réalisée trois semaines avant l'élection du 12 juin 2009 par l'ONG américaine Terror-Free Tomorrow qui a révélé le fort soutien de la population à Mahmoud Ahmadinejad. Cette étude donnait vingt points d'avance à Ahmadinejad sur son rival Mir Hussein Moussavi.

 
En 2005, Mr Ahmadinedjad fut déjà élu pour la première fois avec 61,69% pour un mandat de 4 ans. Dans les deux cas, ces mêmes médias qui se déchaînent aujourd’hui ont unanimement reconnu le caractère ouvert et démocratique de ces campagnes. Tous les candidats en lice ont pu librement s’exprimer.  
En vertu de quelle éthique de démocratie, l’Occident devrait-il empêcher un Peuple quel qu’il soit de choisir librement son projet de société, son régime politique fusse t-il islamique ou islamiste? La démocratie c’est le respect et l’application du verdict des urnes. Le Peuple iranien a fait son choix, sans ambigüité et avec force. Les véritables démocrates doivent s’incliner devant sa décision.

 
De cette brève rétrospective, nous pouvons conclure que les régimes nationalistes, anti-impérialistes par conséquent non parrainés par l’Occident mais soutenus par la majorité de leurs populations sont systématiquement combattus par ces puissances impérialistes qui se veulent Maîtres du monde.

 
17- Al-Ifrighi: Quelles analogies faites-vous entre les élections tchadiennes et iraniennes ?

 
LND : Au Tchad, le dictateur Déby n’a jamais perdu une seule élection prétendue « démocratique» grâce aux hold-up, aux intimidations, aux menaces, aux humiliations et aux empêchements de ses rivaux de mener librement les campagnes électorales dans le pays. Ce qui n’est pas le cas en République islamique d’Iran où les Médias Occidentaux, malgré leur hostilité atavique à l’égard du régime, ont néanmoins reconnu le véritable Show démocratique de cette dernière campagne, qu’ils qualifiaient par ailleurs de « Show à l’Américaine ». Aux bords du Chari, dans le « Débyland » ou en « République de Débystan » nous assistons curieusement au silence implacable de ces champions et censeurs de démocratie dans ce pays du Sud, où règne la terreur contre les Opposants. C’est le cas notamment du Député fédéraliste de l’opposition tchadienne Ngarléjy Yorongar qui a démocratiquement remporté la présidentielle de 2001 avec 61% selon le ONG présentes, mais qui fut contraint de fuir le pays pour les menaces de mort de son rival en l’occurrence le président sortant Déby.

 
Cette apologie de la démocratie à géométrie variable et d’essence raciste des puissances occidentales doit être fermement condamnée. Qui oserait objectivement nier cette évidence du maintien des Peuples entiers surtout en Afrique francophone (Tchad, Congo Brazzaville, Centrafrique, Cameroun, Guinée Conakry, Togo…) sous la férule des criminels dictateurs soutenus par la France ?

 
Il est un fait incontestable et intolérable : dans toutes les élections du Sud, nous assistons invariablement au soutien d’un candidat dictateur par l’impérialisme et qui remporte le plus souvent avec un pourcentage très élevé dès le premier tour. Malgré les fraudes, menaces et autres irrégularités du dictateur, dûment constatées par certaines ONG et observateurs indépendants, les communiqués officiels des puissances occidentales mentionnent : « Les élections se sont déroulées dans des conditions globalement satisfaisantes et bonnes. Les quelques rares incidents sont de nature à ne pas inverser les résultats. Le Gouvernement prend acte de l’élection du président XYZ » Quelques jours plus tard, les dirigeants de ces mêmes gouvernements occidentaux envoient à ces dictateurs présidents autoproclamés des messages de félicitations et de soutien : « …Nous vous félicitons pour votre brillante réélection à la tête de la République ABC et vous rassurons de notre soutien afin de renforcer les relations de coopération entre nos deux états… ». Les Peuples africains se voient ainsi dépouillés de leur souveraineté, ils sont humiliés et spoliés.  
 
Face à cette injustice caractérisée, il est légitime que ces derniers recouvrent leurs droits intangibles par autre moyen que celui des urnes dont les résultats truqués sont connus d’avance. Au Tchad comme ailleurs en Afrique, la lutte armée contre les dictateurs est un devoir et une nécessité car c’est une question de survie des Peuples. 
 
La France, pays de vieille tradition démocratique, aussi paradoxale que cela puisse paraître, continue à imposer et soutenir la dictature de Déby au Tchad depuis 19 ans par des multiples interventions militaires. Des milliers des Tchadiens furent assassinés. Cela est intolérable ! Face à ces crimes contre l’humanité, notre Parti, l’ACTUS-prpe a toujours exigé depuis plusieurs années la fermeture inconditionnelle et immédiate des bases militaires françaises au Tchad. En effet, leur présence n’a jamais favorisé un quelconque début de frémissement de la démocratie dans le pays, en revanche elle a enraciné et consolidé incontestablement la dictature du Général-Président Déby.

 
18- Al-Ifrighi: Quels seraient vos derniers mots pour le Tchad et l’Afrique?  
 
LND : Le développement scientifico-technique conscient, intelligent et utilisé à bon escient est indispensable

pour l’existence économique et la véritable indépendance de l’Afrique et du Tchad sur la scène internationale.

 
Nous souhaiterions qu’une grande institution scientifique de notre pays, fasse sienne cette proposition de devise : «Pour le Tchad, les Sciences-Technologies pour le développement et l’indépendance ».

 
Ces facteurs de développement ne seront possibles et engagés que si les Peuples africains et tchadiens imposent le projet de société  conforme à nos aspirations et besoins. A cet effet, nous devons choisir librement nos dirigeants politiques en menant une lutte permanente, implacable et irréversible contre l’impérialiste et ses valets locaux. Nous devons nous débarrasser de tous nos dirigeants prédateurs afin que les masses populaires se réapproprient de nos états et d’immenses ressources naturelles. 
Enfin, face à la mondialisation néolibérale ou capitaliste qui accroit sa pression de domination et de pillages des ressources de l’Afrique, il urgence de créer les  
Etats-Unis d’Afrique(EUA) qui seraient à même de s’opposer efficacement et collectivement et d’arracher notre véritable indépendance politique, économique et militaire.  
 
Nous saluons l’idée de la création de l’Unité africaine sous le sigle de l’OUA, initiée notamment par Kwamé Nkrumah le 25 mai1963 à Addis Abéba. Nous félicitons et soutenons sans aucune retenue les efforts titanesques sans précédant et l’abnégation du Guide Mouammar Kadhafi, qui a su impulser la déclaration de Syrte du 09 septembre 1999 donnant ainsi naissance à l’Union africaine (UA), prélude à la création des Etats-Unis d’Afrique (EUA), son rêve le plus cher mais qui est aussi celui des Peuples africains opprimés et exploités par l’impérialisme. Ce projet est réalisable immédiatement mais exige une réelle volonté politique collective des dirigeants africains.

 
Les Peuples africains n’auraient pas d’autres alternatives que recourir à tous les moyens pour exiger la création des Etats-Unis d’Afrique. A cet effet, ils doivent écarter certains dirigeants alliés de l’impérialisme qui continuent à freiner et à torpiller systématiquement ce projet de manière ouverte ou insidieuse en l’acceptant du bout des lèvres, comme le font les petites créatures malfaisantes de la Françafrique parmi lesquels le dictateur Déby occupe une place de choix.

 
Al-Ifrighi: Je vous remercie Monsieur le Secrétaire Général de l’ACTUS/prpe 
 
LND : Recevez en retour mes remerciements à toute l’équipe du journal « Al-Ifrighi » 
 
Interview exclusive pour la Rédaction de Al-Ifrighi
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