Déby menace d'incendier la sous-région et sollicite le soutien des partis politiques

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane

ALLOCUTION DE IDRISS DEBY ITNO
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L'ETAT A
L'OCCASION DE LA RENCONTRE AVEC LES CHEFS
DES PARTIS POLITIQUES

 

 

Mesdames et Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Partis Politiques,
Avant toute chose, je voudrais particulièrement vous remercier de votre présence à la présente rencontre destinée à informer les responsables politiques que vous êtes, de la nième agression orchestrée par le régime de Khartoum contre notre pays, par les mercenaires interposés à la solde d'OUMAR ELBECHIR. Cette agression du Soudan contre le Tchad s'est produite juste quelques heures après la signature d'un Accord nième de normalisation des relations entre le Tchad et le Soudan à Doha (Qatar). Cet accord a été signé à l'initiative de l'Emir du Qatar qui était venu au Tchad solliciter mon adhésion à ladite initiative.

 


Déjà au moment où toutes les délégations se trouvaient à Doha pour les négociations, la délégation soudanaise s'était présentée avec deux (2) jours de retard. Des colonnes de mercenaires à la solde du régime de Khartoum, à bord de plus de quatre cents (400) véhicules lourdement armés, ont pénétré dans le territoire tchadien le lundi 4 mai 2009. Ces colonnes ont évité toutes les garnisons militaires et ont progressivement pénétré le territoire national pour atteindre KOUKOU ANGARANA, KERFI, AM-DAM notamment.


Les Forces de Défense et de Sécurité, par l'aviation d'abord, ont traité les colonnes de mercenaires à KOUKOU ANGARANA, KERFI et HAOUICH. A la date du 7 mai 2009, après avoir affiné leur dispositif stratégique, nos Forces de Défense et de Sécurité venant d'Abéché, de Mongo et autres garnisons militaires ont convergé vers AM-DAM. Des affrontements acharnés entre nos Forces de Défense et de Sécurité et les mercenaires ont débuté à 11 heures à AM-DAM pour se terminer à 13 heures se soldait par une cuisante défaite des mercenaires. Des rescapés, à pied et à bord des véhicules, se sont dispersés dans la zone sur un rayon de 40 km. Nos forces de Défense et de Sécurité ont continué le ratissage dans des zones les 7, 8 et 9 mai 2009 ; les ratissages se poursuivent.


Mesdames et Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Partis Politiques,

Face à un tel acharnement du régime soudanais contre nos institutions républicaines et démocratiques, le Tchad doit-il continuer à croiser les bras et voir renverser lesdites institutions ? La réponse est évidemment non. A la lumière du comportement ostentatoire du régime de Khartoum vis-à-vis du Tchad, la communauté internationale en général et la Communauté Africaine en particulier est restée sourde à l'appel du Tchad et montrer son incapacité pour régler de manière définitive la crise du Darfour. Malgré tous les accords signés avec le Soudan, le régime de Khartoum n'a jamais renoncé à installer à N'Djamena un régime à sa dévotion pour continuer la vassalisation de notre pays.

 


Mesdames et Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Partis Politiques,

 


Je dirai que trop c'est trop ; le Tchad a les moyens de défendre son intégrité territoriale, sa population et ses institutions républicaines. Il est plus qu'urgent que le peuple tchadien et les partis politiques analysent avec une très grande sérénité l'état de nos relations de bon voisinage avec le Soudan, car aucun résultat tangible n'a été obtenu malgré la signature des multiples accords, la bonne volonté et les bonnes dispositions de la partie tchadienne. Il est temps que le peuple tchadien appuie et soutienne son Gouvernement et les forces de Défense et de sécurité face aux multiples agressions soudanaises qui, désormais, ne resteront plus impunies. Désormais, nos forces de défense et de sécurité seront en droit de poursuivre les mercenaires en territoire soudanais.


Au plan diplomatique, le Gouvernement doit réévaluer les relations entre le Soudan et le Tchad et envisager, le moment venu, si la situation n'a pas évolué positivement, la rupture de ces relations. A cet effet, les Centres culturels soudanais doivent être fermés et les écoles financées par le Soudan reprises par le Gouvernement Tchadien.


Le Gouvernement Tchadien doit également évaluer, conjointement avec les pays amis, nos relations avec l'Union Africaine, au vu de l'incapacité de celle-ci à trouver des solutions idoines à la crise entre le Tchad et le Soudan. Le Tchad doit envisager de retirer sa confiance à l'Union Africaine et confier la résolution de la crise aux seules Nations Unies.


Le comportement inamical des représentants de la Libye et de la Chine lors de la Réunion du Conseil de Sécurité, le 7 mai 2009 à New York, nécessite une réponse appropriée de la partie tchadienne. Le Ministre des Relations Extérieures devra convoquer les deux Ambassadeurs pour élever les protestations de la partie tchadienne. Le Tchad ne participera plus à des rencontres concernant le Soudan et soutiendra la Cour Pénale Internationale.


Le Gouvernement envisage d'envoyer des émissaires auprès des pays amis pour expliquer la position du Tchad, notamment au Sénégal, France, Etats-Unis d'Amérique, Etc.

Au plan national, les Partis Politiques doivent se mobiliser pour informer et sensibiliser la population tchadienne, organiser des marches de soutien aux institutions de la République et contre l'agression soudanaise, à travers tout le pays. Des délégations des partis politiques doivent se rendre dans toutes les Régions pour sensibiliser, mobiliser, et conscientiser la jeunesse, les femmes, les commerçants quant à la gravité de la situation que traverse le Tchad.

La société civile doit être sensibilisée quant à la juste cause que le Gouvernement défend car il en va de l'existence de notre pays
.


Un message du Président de la République sera lu à l'Assemblée Nationale pour informer les députés.

Il faut s'attendre et se préparer face à un conflit à long ternie, qui aura des conséquences dans la sous-région. C'est pourquoi, j'ai mis une équipe autour du Premier Ministre pour réfléchir sur tous les aspects des questions que je viens d'évoquer. Je vous demanderai également de réfléchir sur les différents aspects soulevés dans mon intervention. Je sais que le Gouvernement peut compter sur vos formations, sur vos militants qui sont après tout, les citoyens concernés par la crise. Tout en renouvelant ma haute estime et ma haute considération de votre inestimable travail d'animation de la vie politique, je vous remercie de votre aimable attention.

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