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Les Consignes d'Idriss

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane



Aux premières heures des combats du jeudi 7, ce fut la débandade au sein de la soldatesque de Deby. Le matin du vendredi ce fut le tour des rebelles de prendre la poudre d’escampette pour une raison non élucidée jusqu’à maintenant. Quand Deby a appris la débandade des rebelles, aux anges, il a immédiatement appelé Tahir Erda et l’instruit en ces termes ; « Ne leur laissez aucun répit, traquez les jusqu’à Khartoum, je ne veux plus jamais entendre parler des rebelles, c’est l’unique occasion ; je ne veux ni Timan, ni Nouri vivants, je ne veux non plus aucun prisonnier arabe vivant, sauf Hamoda, celui là ne le touchez pas ».

Les ordres ont été respectés ; selon plusieurs sources, beaucoup des prisonniers capturés en même temps que le Cl Hamoda ont disparu au cours de transfert, d’ailleurs même le CEMGA, Eldjineidi n’a pas eu accès aux prisonniers arabes, gardés exclusivement par le groupe de Tahir Erda.

En son temps beaucoup des internautes avaient reprochés au site Tchadactuel d’instrumentaliser le facteur arabe ; mais le fait est que la communauté arabe est la seule à être victime de la politique d’exclusion, des calomnies et de la répression, en tant que « communauté », en tant que « groupe ethnique ». A notre avis, ce ne pas parler abondamment de cet aspect de problème qui sera un grave manquement. Aucun autre groupe n’a jamais été aussi ciblé en tant que tel. Aux interlocuteurs occidentaux, Deby a tenu des propos les plus insanes et abjects vis-à-vis de cette communauté. Entouré de ses bouffons et autres griots, Deby « se délectait de l’arabe ». L’arabophobie est le fond de commerce le plus en vue du système Deby. Si, malgré l’isolement diplomatique absolu de Deby, la clique de Kouchner s’évertue à le protéger, il y a certes l’attirance pécuniaire légendaire de l’individu, mais au-delà, il y a aussi des intérêts idéologiques qui ont pour noms l’arabophobie, l’islamophobie, etc.. Alors, Certes Deby a lamentablement et platement échoué d’entrainer les tchadiens, toutes religions et tous groupes confondus sur ce terrain. C’est l’effet contraire qui s’est d’ailleurs produit, mais sur le plan international, la campagne a fait mouche, des milieux intéressés viennent au secours de Deby, quelques fois, même des Etats. Deby bénéficie de l’appui des puissants lobbies très intéressés par le sujet.

Les récents timides clins d’œil à quelques cadres arabes n’a pas empêché Deby de donner des ordres d’exécuter les prisonniers arabes, de rafler en majorité des jeunes bergers arabes pour les exposer comme prisonniers de guerre, etc. « L’anti arabe, cet un sujet porteur », avaient clamé, aux temps des grands délires anti arabes, deux de ces éminences grises.

La gaffe de Deby – Dans ses envolées lyriques anti rebelles et anti soudanaises, Deby a fait cas de la grande épopée des FANT d’alors en les comparant à sa soldatesque d’aujourd’hui, mieux, il a comparé l’armée libyenne d’alors à l’armée soudanaise d’aujourd’hui, en des termes très peu courtois vis-à-vis de la Libye : « L’armée libyenne qui était cent fois mieux équipée, la Libye qui est cent plus puissante que le Soudan d’aujourd’hui, le Tchad et les tchadiens ont écrasé l’armée libyenne et humilié la Libye ». « Oups, c’est parti involontairement », semblait dire Deby. Mais c’était en direct à la Tv et radio ; et la parole crachée ne se reprend plus comme l’eau versée sur du sable ! Dès la fin du meeting, Deby fait venir immédiatement l’Ambassadeur libyen et s’excuse platement devant lui, mais l’Ambassadeur lui dit que cela n’est pas suffisant, il faut envoyer le MAE auprès du Guide pour excuse publique et que l’Ambassadeur est prêt à l’accompagner. Aussitôt dit aussitôt fait. Moussa Faki, accompagné de l’Ambassadeur libyen se trouve depuis ce jour à Tripoli. Pour n’avoir pas censuré cette partie du discours, Deby a renvoyé son Conseiller en communication, Hassane Djadallah, un des griots le plus zélé de la Cour du Roi. Selon nos informations, les libyens ont très mal pris la sortie de Deby. Depuis 24h aucun gros porteur libyen n’a atterri à l’aéroport de N’djaména, alors que dès le début des événements la Libye a établi un pont aérien entre N’djaména et Tripoli et déverse des tonnes et des tonnes des armes.

Comme on le sait, pour Kadhafi, la raclée subie par l’armée libyenne est la tache la plus noire de son histoire. Bien qu’indélébile pour les tchadiens, la Libye a tout fait avec Deby pour effacer cette époque de la mémoire collective. On se rappelle que le BET a été nettoyé complètement de toutes traces de guerre ; seules les mines sont laissées sur place. Q’un tchadien lambda évoque cette période, ça passe encore, mais que Deby lui-même le fasse publiquement …

Beremadji Félix
N’djaména

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