Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Tous vainqueurs ou tous perdants - affaires stratégiques

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane

« Je crois qu’on peut dire qu’on est dans une phase finale dimanche. C’est une victoire nette du président Deby. Les rebelles rebroussent chemin », selon une source militaire française. « Ce n’est pas fini. Nous nous regroupons, on s’occupe des blessés, on se prépare. La situation est calme ce matin, mais vous verrez ça va reprendre. N’Djamena peut dire ce qu’elle veut mais ce n’est pas terminé. » selon un membre de l’UFR, coalition des principales factions de la rébellion.

Deux sons de cloche résonnent ainsi au Tchad aujourd’hui, sans que l’on sache pour autant qui des forces loyalistes du président tchadien Deby ou des rebelles de l’UFR dit vrai. Toujours est-il que la situation semble pour l’instant plus calme : les rebelles venus du Soudan sont entrés au Tchad le 4 mai avec pour objectif de prendre la capitale N’Djamena mais rebroussent désormais chemin, se rapprochant de la frontière soudano-tchadienne.

Il semble en tous cas que le « bunker » que s’est créé Deby dans la capitale ait résisté, lui qui a failli être chassé du pouvoir en février 2008 par les rebelles. La télévision tchadienne montre par ailleurs des images de rebelles morts (plus de 200 selon les autorités) sans que l’on puisse pour autant vérifier l’authenticité de l’information.

Cet affrontement est révélateur de la situation de tension que connaît le Tchad, lui qui entretient des relations très complexes avec le Soudan. Rappelons que le président actuel tchadien est arrivé au pouvoir en 1990 grâce à Khartoum (capitale du Soudan) qui lui a fourni les hommes nécessaires pour son coup d’Etat. Cependant, Deby s’est très vite émancipé de l’influence d’Omar El-Béchir et les tensions se sont envenimées : ce dernier accuse le Tchad d’être derrière le problème du Darfour, tandis que Deby accuse le Soudan de soutenir les rebelles de l’UFR.

Ces deux pays sont d’autant plus ennemis qu’ils sont tous les deux producteurs de pétrole et intéressent par conséquent les pays demandeurs, à l’image de la France qui soutient le président Deby (elle a assuré sa protection en février 2008, lui a fourni du matériel militaire et a critiqué les rebelles de l’UFR). Ce dernier pourtant n’est pas sans reproche : l’accord signé à Syrte en Lybie en 2007 avec les rebelles n’a conduit à rien de concret au niveau politique, de même que celui d’août 2007, plus que « fragilisé » par la « mystérieuse » disparition du principal porte-parole de l’opposition.

Les populations, quant à elles, continuent à subir la situation.

 


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article