Yacine Baddaoui : "un sursaut national s'impose"

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane


 

Chers frères et soeurs,

Chers compatriotes épris de paix, de justice et bonheur;

Permettez-moi à travers cette modeste contribution, vous faire partager la douleur que j'ai ressentie ces derniers jours avec les événements tragiques qui se sont déroulés à l'Est de notre pays et qui ont mis en confrontation les forces de la résistance nationale (UFR) aux forces gouvernementales.

Comme beaucoup d'entre vous, ce fut terrible et insoutenable pour moi de voir des frères s'entretuer de la sorte. Quel que soit le camp où on se trouve et la raison de la lutte, il convient de dire que c'est le même peuple, à l'exception des rebelles Soudanais du MJE et les mercenaires de nationalité étrangères (française, algérienne, ukrainienne, Mexicaine, ...etc.), qui s'auto-détruit.


Le porte-parole adjoint de l'UFR, M. Ali Ordjo Hemchi, a souligné avec courage et grande dignité cet aspect fraternel dans son communiqué de presse. En effet, Monsieur Hemchi a refusé de donner dans son bilan le nombre extrêmement important de morts dans ces combats. Contrairement aux responsables étatiques qui, toute décence bue, affichaient des larges sourires devant des cadavres de leurs compatriotes et s'il vous plait cela en présence des caméras et objectifs de la presse nationale et internationale. D'une part donc je salue le geste humain de Monsieur Hemchi et d'autre part la moralité de Ministre Adoum Younousmi et son équipe je révulse.


Nous devons reconnaître que notre pays a vraiment touché le fond, nous vivons dans l'obscurité total du gouffre et dans la misère de l'apocalypse. Le peuple tchadien est malade, tourmenté et traumatisé par ces atrocités et ne sait vraiment à quel saint se vouer. Aujourd'hui, seule sa croyance en Dieu lui permet de survivre et de continuer à croire un éventuel lendemain meilleur. Car comment cela peut en être autrement quand son cri de détresse est hermétiquement étouffé par des personnes sans foi ni lois. Ceux qu'on appelle gratuitement les autorités montrent depuis déjà deux décennies qu'ils sont en fait que des véritables ordures. Et de l'autre coté, le comportement mercantile de certains chefs de la rébellion assomment quotidiennement l'espoir nourri par ce même peuple tchadien.


Alors que faire ? Surtout quand on voit le nombre de vautours de tous horizons qui tournent autour de nos têtes, attirés par l'odeur du pétrole et de l'inexistence de l'Etat. Ces vautours là se promèneraient heureux sur nos terres en enjambant nos cadavres. pourvu qu'ils puissent remplir les poches.


Quelqu'un a même invité le peuple tchadien à un suicide collectif ! D'autres ont directement appelé aux meurtres des Français. Je précise qu'il n'y pas que les Français qui soutiennent ce régime primaire des Itno, il y aussi les autorités libyennes qui remplissent les magasins de Deby en munitions et achètent le silence des autres pays africains sur la question tchadienne. Que dire des Algériens, Ukrainiens, …etc. qui pilotent les bombardiers et les hélicoptères de Deby ? Où encore le vieux sénile Abdoulaye Wade, président du Sénégal, toujours prompt à condamner la résistance nationale sans rien comprendre ?


Je pense qu'il faut faire courageusement la part des choses entre les autorités et les civils innocents. Je ne comprendrais jamais qu'une jeune étudiante française en vacance à N'djaména se trouve obliger de payer pour la barbarie des légionnaires français au Tchad ou pour les scandales mafieuses de Koutchner et Sarkozy. Il faut plutôt cibler et frapper à la bonne adresse aussi bien au Tchad qu'à l'étranger. Tous les pays qui se sont libérés de l'emprise asphyxiante de la tyrannie et de l'impérialisme sauvage sont passés par là. Le peuple tchadien a relevé plusieurs défis et j'en suis persuadée qu'il est en mesure d'imposer sa loi pour une vie plus décente dans l'honneur. Il appartient donc à chacun d'entre nous de bien réfléchir, de prendre conscience de la situation de notre pays, de son avenir et d'agir maintenant. Décidément, nous avons trop hésité, l'heure est plus que jamais à l'action.

 

A bon entendeur, salut.

Yacine Baddaoui

Paris - France

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