Tchad : la reprise des hostilités est la résultante de la rhétorique guerrière de Ndjamena.

Publié le par Abouchanab Djahanouf Al-djihémane



Le moment de la vérité est arrivée, et on doit le dire de vive voix : Idriss Deby ne veut pas la paix au Tchad.Ce dernier, en argumentant que les rebelles sont des mercenaires a la solde du Soudan, prend des artifices d’excuses pour fuir la réalité et mettre la tête dans le sable, le peuple tchadien veut la paix, pour ce faire, Idriss Deby doit faire la paix ou choisir le chemin de l’exil.

Les refrains démagogiques rejetant la paix sonnent déjà creux face a la volonté de tout un peuple qui aspire a la paix et a la justice sociale, Deby et ses ouailles ne peuvent pas délibérément fouler au pied les aspirations du peuple tchadien.Il était encore possible d’accepter les multiples appels a une réconciliation inclusive lancés par diverses personnalités mais, fort des revenus pétroliers et confiant a la puissance de son armada, Idriss Deby pense pérenniser son régime par une main d’acier, par le fer et le sang, il se trompe largement. L’appel populaire en faveur de la paix est plus fort que toute arme sur cette terre.

En arguant que les rebelles sont des mercenaires et qu’on ne traite pas avec eux, Idriss Deby s’est délibérément engagé dans la voie de la guerre sans tenir compte des conséquences tragiques pour les populations civiles déjà éprouvées par des années de souffrance et de misère.

Aujourd’hui, la nouvelle réalité qui s’étale a nos yeux meurtris par les larmes de décennies de guerre et de désolation, ne laisse aucun doute, le pire est a craindre, tous ses proches évacués sous des cieux protecteurs, loin du pays, Idriss Deby en véritable animal blessé et acculé, n’hésiterai pas a prendre en otage les civils comme bouclier humains en sus des fossés creusés tout tour de Ndjamena.

Des générations entières de tchadiens ont grandi dans l’aveuglement de la guerre, de la désolation, de la dictature, on doute de vivre un jour dans la paix et la justice sociale, qu’on cesse de nous rabâcher des discours démagogiques appelant a défendre la patrie contre des agresseurs extérieurs, on ne défendra pas un régime autocratique, clanique et qui n’hésite pas a enrôler de force de centaines d’enfants pour le protéger.

Une chose est certaine, si Idriss Deby ne veut pas faire une réconciliation inclusive de toutes les forces vives de la nation, alors il ne pourra gouverner le pays et aura toujours des groupes rebelles qui l’empêcheront de dormir sur ses lauriers, c’est en connaissance des  causes qu’il a choisi la voie de la lutte, quitte a lui d’assumer les responsabilités morales de tout ce qui adviendra.

La famille Itno se met aux abris

En dépit du rejet par Deby de certaines conditions nécessaires à la paix au Tchad, la présence de ses proches sous des cieux moins hostiles prouvent a suffisance l’entêtement des Itno a voir les Tchadiens mourir pour eux pendant qu’ils profitent de nos deniers publics pour faire la java en France, en Tunis et un peu partout dans le monde, que ceux qui croient à une éventuelle solution de paix peut être proposée par Deby et son clan  se trompent car, au grand jamais ils ne partageront « leur pouvoir avec les autres ».

Loin des déflagrations des obus et des balles sifflantes, les Itno laisseront les autres quidam mourir pour défendre leur pouvoir et une fois le danger écarté, ils reviendront a Ndjamena reprendre leur activité, en paradant comme des paons dans nos villes, rues et ruelles, apeurant et tuant des paisibles citoyens qui osent se trouver sur leur chemin. C’est les populations civiles, c’est Ahmat, Laougoura, Wardougou, Ngarbassa, Dogo, Fatimé, Merselli et autres Dersia qui recevront sur leur tête les obus et balles perdues et que sais-je encore ?

Quelle stratégie pour sortir le Tchad de l’orniere ?

Arrivera-t-on à sortir notre pays de sa situation actuelle par la pointe de la baïonette, par le fer et le sang ? Faut-il étaler devant une commission genre « Justice-Vérité et réconciliation ? », faudra-t-il soutenir la lutte armée ou régime en place ?  Devrons-nous embarquer dans la croisade de la lutte pacifique pour sortir notre pays du gouffre ? Faut-il pardonner à tous ceux qui ont fait mal aux fils de ce pays ? Quel choix faire entre Deby et ses adversaires ? Qui a raison ou qui a tord ? Quel est l’Homme providentiel qui pourra sortir notre pays de sa situation actuelle ? Autant de questions qui pouvant restés sans réponse…pour tout dire, le meilleur bouclier pour nous tous, est notre créateur suprême, DIEU. Prions sincèrement pour que des vies innocentes soient sauvées, pour que notre pays retrouve la paix et la justice sociale et que les frères ennemies s’enlacent un jour dans la joie des retrouvailles.

Abbas Kayangar, librafrique.com

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